Clément Leroy : comment voyager loin en faisant du surplace
À l’age de treize ans, il bat le record du monde de vélo en marche arrière. Dès lors le Dunois (Châteaudun, Eure-et-Loir) Clément Leroy fera de la petite reine le centre de sa vie et d’un spectacle qu’il joue aux quatre coins du globe.
On peut être un jeune homme très dynamique, courir le monde et maîtriser parfaitement l’art du surplace, voire même décrocher deux titres de champion du monde de la discipline. C’est ce qui arrive à Clément Leroy, un enfant du Pays dunois en Eure-et-Loir, qui a fait le choix de vivre ses rêves.
Car c’est ainsi que tout commence : « À huit ans, j’ai rêvé que je savais faire du vélo en marche arrière », se souvient-il (comprenez : assis sur le guidon, face à la selle) : « J’ai essayé le lendemain, mais je n’étais pas aussi doué que dans mon rêve... Pourtant, à force d’entraînement, j’y suis arrivé. »
Si bien d’ailleurs que, quelques années plus tard, en 2001, Clément Leroy organise un événement pour le Téléthon à Bonneval, où il bat un record du monde en parcourant cinquante kilomètres en moins de trois heures dans cette position incongrue.
Ce qui lui vaut sa première inscription au Guiness book des records. Il n’a que treize ans.
Entre-temps, ses parents lui achètent son premier monocycle, engin qui deviendra son moyen de locomotion préféré pour arpenter les rues de Tours (Indre-et-Loire) où il mène des études pour devenir psychologue cognitiviste.
Mais c’est la découverte des vélos à pignon fixe, utilisés en compétition par les pistards, qui va profondément changer la vie du jeune homme. « Pour moi, ça a été la découverte de tout un univers. À commencer par les championnats du monde de coursiers à vélo qui comprennent une épreuve de surplace (Trankstand). »
Intrigué, le Dunois s’inscrit une première fois en 2011, à Varsovie (Pologne). Et en 2013, à Lausanne (Suisse), il remporte son premier titre de champion du monde de la discipline, exploit qu’il réitère deux ans plus tard à Melbourne (Australie).
Mais durant ces quelques années, Clément Leroy va surtout proposer son spectacle d’équilibriste chez des habitants en échange d’un gîte pour la nuit. D’abord sur la route qui le mène au Cap Nord (Norvège) puis aux quatre coins de l’Hexagone pour une tournée des villages aux noms insolites. « Comment voyager en faisant du surplace ? C’est ce que j’ai appris en jouant mon spectacle. En quelque sorte, je lutte contre les préjugés. Si j’avais écouté ce qu’on m’a dit, jamais je ne serais parti... Aujourd’hui, mes sponsors et mes “followers” me poussent à continuer. »
Et il ne va pas se faire prier. Il sera d’abord au Japon début 2016 puis défendra son titre de champion du monde de surplace à Paris, en août.
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