Céréales : sécheresse et chaleurs amputent de 10 % les récoltes
Sécheresses et vagues de chaleur ont réduit les récoltes céréalières de 9-10 % dans le monde entre 1964 et 2007, avec des pertes encore accrues ces deux dernières décennies et dans les pays industrialisés, selon une étude publiée dans la revue Nature.

Ces résultats sont publiés alors que ces événements extrêmes sont appelés à s'intensifier sous l'effet du réchauffement climatique, et que la production alimentaire globale devra doubler d'ici à 2050 pour nourrir plus de 9 milliards d'humains. Ils «mettent en lumière l'impact important sur l'agriculture de désastres météorologiques extrêmes», soulignent les trois auteurs.
Cette étude, présentée comme «la plus complète» menée à ce jour (177 pays et 2 800 événements météorologiques étudiés), souligne «l'urgence avec laquelle le système mondial de production céréalière doit s'adapter, dans un climat changeant». Sur la base des rendements moyens, les auteurs ont étudié les récoltes de seize céréales, comme le blé, le maïs ou le riz.
En 43 ans, 1,2 milliard de tonnes de céréales a ainsi été perdu sous l'effet de canicules, et 1,8 milliard de tonnes également de céréales en raison de sécheresses. Sur la période plus récente (1985-2007), les pertes nationales approchent même 14 %, posant la question d'un impact croissant du réchauffement climatique. Les chercheurs, tout en pointant du doigt plusieurs causes possibles, citent une étude précédente selon laquelle une hausse de 1 °C de la température moyenne pourrait réduire les rendements de 6 ou 7 % dans certaines régions. Par ailleurs, la part des pertes liées à la sécheresse a été deux fois plus importante (20 %) aux États-Unis, au Canada et en Europe que dans les pays africains. En raison probablement, selon l'étude, de la prévalence dans les pays développés de monocultures à grande échelle.