Catherine Boussard, « agricultrice à 100 % ! »
Ancienne comptable reconvertie dans les grandes cultures à Corbeilles-en-Gâtinais, Catherine Boussard siège à la chambre d’Agriculture et est chargée des circuits courts. Rencontre.
Gérante de l’EARL Ferme de Chantegrole (76 ha de céréales et de betteraves) à Corbeilles-en-Gâtinais, Catherine Boussard, 47 ans et mère de trois enfants, est installée depuis 2017. Parallèlement salariée d’un groupement d’employeurs, elle intervient chez deux exploitants : son conjoint Christophe et Jean-Paul, le cousin de ce dernier. Le premier cultive des céréales, des pommes de terre, du maïs, des betteraves et des fruits et légumes de plein champ (fraises, framboises, tomates, aubergines, etc.). Pommes de terre et légumes sont vendus en circuit court : à la ferme le samedi matin et en gare SNCF de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) le jeudi. « Comptable de métier, je me suis totalement reconvertie : mon conjoint m’a donné goût à l’agriculture », témoigne la professionnelle. Celle-ci a travaillé dans différents secteurs d’activité : industrie, automobile, bâtiment, etc. « J’ai commencé à aller sur les marchés et le contact avec la clientèle m’a plu ».
La Corbeilloise a suivi le stage 21 heures, la formation Certiphyto et un module circuits courts. « Dans le passé, Christophe et Jean-Paul produisaient du cèleri-rave pour Pierre-Martinet. Or, ce dernier se montrait intraitable. Mon conjoint et son cousin ont cessé l’activité et ont débuté la pomme de terre car les clients étaient demandeurs. Ensuite, l’activité s’est élargie. En vente directe, on suit le process de A à Z et voir les clients apprécier la qualité des produits est une satisfaction. » Pratiquant l’agriculture raisonnée, la professionnelle poursuit : « On mange ce qu’on produit : on ne veut pas manger n’importe quoi ! ». Les parcelles sont traitées uniquement en cas de besoin et la serre, d’une surface de 4 200 m2, est automatisée : les portes s’ouvrent et se ferment selon la météo.
Apporter les idées qui fonctionnent
Élue à la chambre d’Agriculture en janvier dernier sur la liste FDSEA-JA, l’intéressée est chargée des circuits courts.
« Cédric Benoist, président de la FDSEA, m’a contactée. Je suis allée à deux réunions de travail. Me sentir utile m’a poussée à me présenter : quand on est seul, on n’a que son savoir. En groupe, on est plus fort. » L’élue consulaire poursuit : « Je suis prête à m’engager pleinement dans ma mission. En maraîchage, on a besoin d’une trame de travail : choix des variétés, etc. Forte de mon expérience, j’essaierai d’apporter les idées qui fonctionnent. J’en prendrai également chez les autres : l’échange est source d’enrichissement ».
La maraîchère se définit comme polyvalente : « Je prête main-forte en cas de besoin. » Exemples : récolte des fraises, préparation des paniers, etc. « Le produit fini est prêt à être consommé. En grandes cultures, il faut une transformation. Les circuits courts se développent car les gens sont demandeurs de proximité. » Notre interlocutrice participe à une formation sur la transformation des productions maraîchères. Une première session a eu lieu récemment et la seconde est prévue le 25 mars. « L’enjeu : éviter les pertes de légumes et valoriser le surplus de production. Une manière également de faire évoluer l’exploitation. » Concernant les grandes cultures, Catherine Boussard déclare : « La propriétaire et ancienne exploitante était d’accord pour qu’une femme lui succède à la tête de l’exploitation. Les champs sont situés autour de la ferme et mon conjoint m’aide. Je me sens agricultrice à 100 % et je ne regrette pas le temps où j’étais comptable ! »