Caroline Delépine, artiste graveuse
Graveuse, Caroline Delépine aime transmettre son savoir-faire lors de cours au sein de son atelier.
« Dès l’enfance, je vouais une passion pour les vitrines et plus particulièrement les petits objets décorés. Au fil des ans, une certitude s’imposait à moi : je voulais exercer une activité artistique. Cette volonté me faisait bien souvent passer pour le vilain petit canard », raconte Caroline Delépine avec douceur et sourire.
À l’heure où certains prennent le chemin du lycée, elle quitte sa Normandie natale et « monte » à Paris.
Elle intègre l’école Boulle en gravure ornementale, une formation orientée vers la gravure des meubles et de l’orfèvrerie. Son CAP en poche, elle poursuit son cursus durant deux ans pour décrocher une spécialité « métiers d’art ».
Si l’école Boulle propose à la base des formations aux onze corps de métiers en lien avec le milieu du meuble Louis-XIV, elle est tombée en arrêt devant l’atelier de gravure.
Jeune diplômée, Caroline est tentée par les bijoux-sculptures et travaille dans le milieu des pierres précieuses avant de créer son propre atelier au cœur du Parc naturel régional du Gâtinais à Cély-en-Bière (Seine-et-Marne).
Dans une ancienne demeure, elle installe son atelier d’art et dédie le reste de l’habitation à son logement. Laiton, cuivre, bois, l’artiste aime travailler avec différentes matières.
Très prolixe, elle détaille les différentes étapes de son travail et son matériel dont une magnifique presse ancienne. « Il faut toujours toucher une gravure pour s’imprégner de son relief », conseille-t-elle, « car là se trouve une différence notable avec une impression classique ».
Gravure en taille douce au burin ou à la pointe sèche, eaux fortes, manière noire… : toutes les techniques sont utilisées parfois sur une même œuvre.
Caroline Delépine aime laisser vagabonder son esprit artistique dans ce lieu qui s’y prête.
En parallèle, elle aime transmettre son savoir-faire. Ainsi, elle accueille enfants comme adultes au sein de son atelier dans le cadre de cours.
« Chacun vient avec son projet et reste libre de le réaliser avec la technique de son choix. Je n’impose pas de règles », insiste la graveuse d’art qui explique : « La gravure a un côté magique. Les gens se posent des questions. »
Son art, elle aime également le transmettre à des publics différents comme au sein des prisons de Melun et, plus récemment, de celle de Réau.