Blé tendre : la suprématie du taux de protéines fait débat
Dans un contexte de récolte décevante pour la qualité du blé, une conférence le 15 octobre à Reims a remis en cause la suprématie du taux de protéines à travers le cas allemand.
«Les agriculteurs allemands cultivent de plus en plus des variétés à moindre teneur en protéines, mais de qualité boulangère extra, a témoigné aux 65e JTIC Meinolf Lindhauer, de l'Institut Max Rubner. C'est lié au débat sur la fertilisation azotée et ses effets en termes de pollution des nappes phréatiques.» Vu du côté français, ces propos interpellent. «Une spécificité du blé allemand par rapport au nôtre est qu'il affiche 1,5 point de protéines en plus», a rappelé Philippe Gate, d’Arvalis. Son niveau avoisine les 13 %. «Depuis cinq ans, le blé français décroche en taux de protéines», a également signalé Marie-Hélène Morel, de l’Inra. Reste aussi à convaincre les acheteurs, notamment étrangers. «Si demain le blé allemand, qu'on achète régulièrement, ne répond pas au taux de protéines recherché, on s'approvisionnera ailleurs», a mis en garde le Marocain Kacem Raji, p.-d.g. des Moulins Amgala. Pour lui, l'important est d'obtenir un bon rapport entre qualité, «majoritairement le taux de protéines», et prix.