Bastien Borsarello, le bois au bout des doigts
Son père est l’un des membres du trio à cordes Borsarello, l’un des meilleurs ensembles de musique de chambre européen. Ses cousins sont tous musiciens. La voie était toute tracée pour Bastien Borsarello qui, dès son plus jeune âge, s’initie à la contre-basse. Pourtant, son bac en poche et alors qu’il achève son cursus au conservatoire de musique d’Évry, un stage de découverte chez un luthier bouleverse son existence.
Durant deux ans, il se forme chez Patrick Charton, luthier français spécialisé dans la contrebasse. « Il avait beaucoup de savoir et surtout envie de le transmettre », insiste Bastien Borsarello.
Afin de compléter son apprentissage, il intègre durant trois ans l’école de lutherie de Newark-on-trent en Angleterre, une des quatre écoles européennes qui proposent une formation par apprentissage. « L’école rassemble cent luthiers du monde entier qui constituent une grande famille. Cette formation permet des rencontres très riches tant au niveau professionnel qu’humain », explique le jeune luthier âgé de 25 ans. Sur place, un orchestre semi-professionnel permet aux apprentis d’exercer leurs talents de musiciens.
À l’issue de sa formation, il se perfectionne au contact de différents luthiers, notamment en Bavière (Allemagne), région d’origine de sa mère. Mais très vite, le jeune diplômé ouvre son atelier à Barbizon, au sein de la propriété familiale. « Le lieu, calme, est situé en bordure de la forêt de Fontainebleau. L’environnement se prête à la lutherie car de nombreux musiciens sont installés dans le secteur », note Bastien qui bénéficie aussi de la proximité de sa clientèle parisienne.
Ici, si la location et la réparation d’instruments le font vivre, la création reste son domaine de prédilection : « Comme tous les artisans, je crée constamment de nouveaux instruments. Il ne faut pas perdre la main. » Des contrebasses démontées, des morceaux d’instruments à cordes, d’autres qui attendent preneur, des outils..., son atelier est une véritable caverne d’Ali Baba pour musicien.
Quant à la matière première, le sujet à peine évoqué, Bastien devient intarissable : l’érable, un bois dur, l’épicéa favorable à la transmission du son. « Ce sont des bois précieux qui nécessitent des années de séchage », note-t-il. Et son regard se met à briller.