Auriane s’engage pour du cuir français
Soucieux de retrouver du « bon sens » dans leurs actes de consommation, Auriane de Saint-Albin et ses enfants ont créé la marque d’accessoires Le Cuir est dans le pré.
Auriane de Saint-Albin vient de lancer une nouvelle marque de maroquinerie 100 % française, installée à Choue, en Loir-et-Cher : Le cuir est dans le pré.
Le principe est simple, fabriquer en France des accessoires de mode à partir de cuir de vaches françaises bien élevées*. « Nous avons beaucoup consommé depuis des années. Aujourd’hui les Français s’intéressent de plus en plus à l’origine et à la fabrication de leurs accessoires de mode, assure la cheffe d’entreprise. Le Cuir est dans le pré incarne les valeurs de transparence et de traçabilité que recherchent les clients ».
Le déclic s’est fait lorsqu’elle a appris que sur les 3,4 millions de bovins adultes abattus annuellement en France pour la filière alimentaire, seulement 10 % des peaux étaient tannées sur le territoire. « J’ai trouvé ça absurde, polluant et pas du tout dans l’air du temps. Le cuir est une matière noble, naturelle et qualitative. C’est le recyclage de la peau d’animal dont on mange la viande. »
100 % made in France
Entourée de ses quatre enfants, Auriane de Saint-Albin a monté sa propre chaîne de valeurs 100 % française et commercialise depuis le mois de mai ses créations (ceintures, sacs, bracelets, porte-clés et accessoires pour chien) exclusivement sur Internet et sans intermédiaire afin de maintenir des prix accessibles. « De la matière première à la fabrication, tout se passe en France », souligne-t-elle. Et, bien que le mouvement végane fasse parler de lui depuis quelques années, la créatrice assure que « tant qu’il y aura des consommateurs de lait, de fromage et de viande en France, il y aura des peaux à transformer ».
Véritable aventure familiale, Le Cuir est dans le pré réunit toute la tribu De Saint-Albin autour de sa passion pour la mode. « Chacun y trouve sa place selon ses compétences » : Louis, âgé de 22 ans, est styliste, Quentin, 27 ans, s’occupe de la partie commerciale, Apolline, 23 ans, de la communication digitale et des relations presse et Maxence, 19 ans, se focalisera sur les perspectives de développement.
Afin de pouvoir concrétiser leurs idées, la start-up s’appuie sur des prestataires et partenaires experts : les peaux proviennent d’un abattoir se souciant du bien-être animal de la Mayenne, la transformation se fait dans le Maine-et-Loire et dans le Tarn, et enfin, la fabrication des accessoires en cuir à Couëtron-au-Perche, en Loir-et-Cher.
Les boucles en laiton doré ou argenté sont fabriquées à Paris et l’expédition se fait via un Établissement et service d’aide par le travail (Esat) situé aussi en Loir-et-Cher. Auriane avoue regretter que les abattoirs alentours n’aient pas pu donner de suite favorable à une collaboration.
Selon l’idée « d’acheter mieux et moins », la famille a créé des accessoires de vie unisexes et adaptables. « L’idée est d’associer des pièces en cuir brut, pleine fleur, de sept couleurs différentes à des boucles en laiton, des chaînes et des mousquetons pour que chacun puisse créer son accessoire selon ses propres envies, explique-t-elle. Nous créons des objets classiques qui se veulent utiles, faciles, solides et indémodables. C’est du haut de gamme, du qualitatif, mais ça doit rester accessible — on ne dépasse pas les 200 euros — pour permettre aux gens de s’équiper français ! »
Doriane Mantez
*selon un cahier des charges dit respectueux des animaux : vaches adultes, nées et bien élevées en France, qui ont pâturé au minimum six mois par an et qui ont été abattues dans l’exigence du respect des règles du “bien-être animal” (transport court, accueil apaisé et étourdissement préalable).