Asperges : « des cueilleurs polonais bloqués à la frontière »
Pascal Herbin, qui cultive des asperges à Jouy-sur-Morin (Seine-et-Marne) doit pallier l’absence de sa main-d’œuvre polonaise habituelle.
Alors que la saison des asperges débute bientôt sur son exploitation à Jouy-sur-Morin, Pascal Herbin doit pallier l’absence de sa main-d’œuvre polonaise habituelle. Si deux de ses salariés sont arrivés depuis un mois pour planter les fraisiers, les autres sont bloqués à la frontière en raison de la pandémie de Covid-19.
« Alors que la situation et les règles évoluent sans cesse, je cherche des solutions. J’ai pensé aux personnes en chômage partiel du secteur, raconte Pascal Herbin. Mais, outre la perte de temps pour les former, une tache compliquée car nous ne pouvons pas être proches pour des raisons sanitaires, s’ajoute le risque qu’à la fin du confinement, ils retournent travailler et que je me retrouve seul sur mon exploitation de polyculture pour finir la saison ».
Vice-président de l’association Asperges d’avenir, Pascal Herbin est en contact avec ses collègues, notamment des Landes, où la saison a commencé. Faute de débouchés, beaucoup d’entre eux ont arrêté leur récolte et lui ont proposé leurs salariés qui de toute façon ne peuvent pas retourner en Pologne. Il envisage d’en faire venir six et de compléter avec de la main-d’œuvre locale.
Suite à son inscription sur la plate-forme Wizifarm, il a reçu de nombreux appels mais privilégiera les locaux.
Dans ce contexte, une autre problématique se pose à lui : les débouchés seront-ils présents ? Il n’est pas certain que la dizaine de marchés hebdomadaires sur lesquels il est présent soient tous réouverts. Pascal Herbin essaie donc de reculer la production au maximum en jouant sur la couleur des bâches qui recouvrent la butte.
Il essaie également de se replier sur les GMS avec lesquelles il travaille durant la période hivernale pour écouler sa production de patates douces.
« J’espère ne pas être confronté à un arrêt de production comme mes collègues du Sud. Pour y arriver, nous allons aussi élargir la gamme de produits proposés afin d’inciter la clientèle à se déplacer jusqu’à chez nous. »
Côté vente, l’aspect sanitaire nécessite l’instauration de différentes mesures vis-à-vis de la clientèle mais également des vendeuses.
Laurence Goudet-Dupuis