Arvalis et ses partenaires lancent les digifermes : les fermes connectées !
Fin mai, Arvalis a dévoilé ses orientations stratégiques pour 2020 : la digiferme : un projet de fermes dites connectées.
En présence de Jacques Mathieu, directeur général d’Arvalis et de ses partenaires de l’institut du végétal des représentants de l’IDELE (institut de l’élevage), ITB (institut de la betteraves) et Terres Inovia, Arvalis a présenté sa plateforme d’innovation d’agriculture numérique.
Le 31 mai, à Paris, les instituts techniques agricoles ont signé une convention de partenariat afin d’accompagner les agriculteurs utilisateurs. Le but est d’évaluer avec précision, les technologies et ce, par le biais du dispositif digifermes. Les outils et services connectés sont donc utilisés en conditions réelles.
De nouvelles technologies pour plus de compétitivité
L’agriculture est un métier innovant où l’utilisation du numérique devient primordiale. «Les nouvelles technologies permettent aux producteurs d’allier compétitivité, respect de l’environnement et meilleures conditions d’exercice du métier» précise-t-on.
«Les deux implantations géographiques des digifermes permettent de mesurer les performances des outils et services dans des contextes de productions variés (systèmes grandes cultures innovants, agriculture biologique, cultures sous couverts permanents, pâturage et élevage bovins)» présente Arvalis.
Deux fermes expérimentales
Deux exploitations expérimentales serviront de digifermes pour tester ces nouvelles innovations dans des contextes différents de productions variées :
• Boigneville (Essonne) : 130 ha de SAU, dont une grande partie est en bio.
• Saint-Hilaire-en-Woëvre (Meuse) : une ferme de polycuture-élevage, 130 ha de SAU de 130 dont 60 ha de prairies. L’exploitation compte 55 vaches de races charolaises et un atelier d’engraissement jeunes bovins.
«Les technologies numériques doivent permettre d’accéder de façon plus précise, à moindre coût et en temps réel à des informations permettant de caractériser de façon précise l’état des cultures et des animaux ainsi que les conditions et l’environnement dans lesquels ils se trouvent » informe-t-on.
Un premier axe de travail sur les digifermes consiste à évaluer l’amélioration des performances à attendre de ces évolutions et gains en précision. Le second axe utilise les technologies déjà connues pour la valorisation fine des informations, conseils et décisions pris par l’agriculteur.
En plus d’être des plateformes de démonstrations et d’essais, les digifermes testeront des idées nouvelles et accueilleront des prototypes. L’objectif est d’intégrer les techniques numériques opérationnelles de la conception à la réalité terrain. Les digifermes sont des plateformes d’accélération du processus d’innovation. Elles permettent de tester et d’évaluer des prototypes innovants.
Pour Jacques Mathieu le directeur général d’Arvalis, «le numérique est un outil qui concilie productivité et qualité tout en améliorant les conditions de travail des exploitants»
Tous sont conscients que l’avancée de ces technologies dépend avant tout de leur interfonctionnement. L’objectif également est de co-innover avec les entreprises du numérique. Les digifermes sont des projets collaboratifs. Les agriculteurs n’ont donc pas fini d’innover !
Projets 2016
• Capteurs connectés : Le but est de collecter et transmettre en continu des données du sol, de l’air et des plantes afin d’aider au pilotage de la fertilisation et de l’irrigation. Objets connectés : En partenariat avec un opérateur des télécom, il s’agira d’interconnecter différents systèmes, d’assurer l’interopérabilité entre les outils et de faciliter la remontée automatique des données. En élevage, la station de Saint Hilaire en Woëvre teste depuis 2 ans des outils de monitoring de détection de chaleurs, de vêlage et de surveillance de la santé afin de faciliter le suivi d’un troupeau de bovins.
• Station météo connectée : Un projet avec la startup Sencrop vise à tester la fiabilité et la pertinence des stations agro-météorologiques. Cette station communique les données collectées au champ sur les réseaux bas débits.
• Lunettes connectées : Une collaboration avec la société Adventiel vise à évaluer l’intérêt des lunettes connectées pour un usage agricole. Un prototype est en cours de développement. Les lunettes connectées embarquent « un mini-ordinateur » commandé à la voix.
• Désherbage par robot : A partir de quel stade le robot peut-il détecter le rang de maïs ? Quelle est l’efficacité des différents dispositifs (socs, herse étrille, brosses) ? Quelles sont les modalités de mise en pratiques selon le type de sol ?
• Imagerie aérienne : L’imagerie par drone est une voie qui sera étudiée sur la digiferme de Saint-Hilaire-en-Woëvre pour faire des cartographies parcellaires sur la présence de mauvaises herbes (EMC2, Delta Drone).
• L’entraide numérique : La plateforme WeFarmUp est un service collaboratif de location de matériel agricole entre professionnels. L’agriculteur n’a pas forcément les moyens d’acheter seul un équipement, ou n’en fait pas une utilisation active. Il peut alors profiter du matériel d’autres, à prix réduits.