Agriculture conventionnelle, bio, de conservation... quand toutes les techniques se rencontrent
Quelles que soient les techniques d’agriculture pratiquées, une trentaine d’agriculteurs a effectué, ensemble, un tour de plaine riche en échanges et en enseignements.
Certains ont fait pas loin de deux heures de route pour venir. À Monnerville (Essonne), lundi 4 avril, le tour de plaine proposé par les techniciens de la chambre d’Agriculture qui animent les Cercles d’agriculteurs a connu un véritable plébiscite.
L’objectif : découvrir l’exploitation des frères Thomin, Hervé et Pierre. Installés en agriculture conventionnelle, ils combinent depuis trois ans des pratiques tirées de l’agriculture de conservation et font partie du groupe Dephy sud 91 qui mène des expérimentations sur la réduction d’intrants.
Leur travail commence à porter ses fruits et c’est ce constat que sont venus faire les agriculteurs.
Qu’ils soient en conventionnel, en agriculture de conservation, engagés dans le groupe Dephy ou même en agriculture biologique, ils se sont tous regroupés autour du conseiller technique Benoit Savalle — le réferent en agriculture de conservation pour la chambre — et de l’animatrice du groupe Dephy, Sarah Laffon.
Parmi les parcelles visitées, des essais de blé rustique menés par la chambre mais aussi une parcelle de pois d’hiver et une autre de colza, toutes deux cultivées par les frères Thomin.
C’est dans le colza que le groupe s’est davantage attardé. Un colza avec un couvert associé vesce et trèfle. « Dans cette parcelle, il n’y a eu aucun insecticide », a de suite précisé Hervé Thomin : « L’idée, c’est de faire avec un minimum de produits phytosanitaires et pour le moment, cela se passe bien ! »
De même pour le désherbage : l’agriculteur essonnien se réjouit de ne pas avoir mis d’antidicots depuis deux ans : « Ici, il n’y pas eu de labour, juste un déchaumeur à dents et un passage de disque superficiel. »
Ce qui s’annonce déjà comme une réussite, Benoit Savalle l’a décortiqué pour les agriculteurs présents. « Le colza associé est une piste prometteuse pour maîtriser la présence d’insectes à l’automne », a t-il confirmé alors que les attaques d’altises font des ravages cette année.
Le technicien a évoqué les différentes possibilités de couverts associés, les dates et techniques de semis, privilégiant « la féverole avec éventuellement du fenugrec : la féverole est la meilleure plante compagne du colza car elle produit beaucoup de biomasse et apporte donc beaucoup d’azote », a aussi précisé le conseiller.
Durant cet après-midi, les trente agriculteurs aux profils bien différents ont tous trouvé des informations faisant écho à leurs pratiques ou à leur volonté d’évolution.
D’autres tours de plaine de ce type seront organisés ce printemps.