Syndicalisme
Action éclair de JA Île-de-France ouest
Un an après une première mobilisation, les Jeunes agriculteurs ont manifesté leur colère dans la nuit de mardi à mercredi, échangeant de nombreux panneaux dans les communes franciliennes.
Un an après une première mobilisation, les Jeunes agriculteurs ont manifesté leur colère dans la nuit de mardi à mercredi, échangeant de nombreux panneaux dans les communes franciliennes.
Mardi 8 octobre, en début de soirée, des drôles d'équipages se préparent. Les Jeunes agriculteurs de chaque département de l'Île-de-France ouest, munis de caisses à outils, se répartissent dans les voitures, puis commencent une tournée un peu spéciale. Chaque équipe va visiter plusieurs communes, « emprunter » un panneau, qui est ensuite remonté dans la commune suivante etc. « Nous avons mis en place cinq circuits pour toucher entre 100 et 120 communes de l'Essonne », déclare Victor Rabier, secrétaire général de JA Île-de-France ouest.
Dans les Yvelines, Thoiry devient ainsi provisoirement Orgerus, Osmoy devient Thoiry, etc. Les voitures ralentissent, certaines s'arrêtent et leurs passagers un peu désorientés demandent des explications. « C'est une action syndicale, souligne Loïc Rivière, président des JA de Houdan et secrétaire général adjoint de JA Île-de-France ouest. Le gouvernement nous balade, alors nous baladons les panneaux ». Message reçu et généralement accueilli avec compréhension par les passants.
L'action s'inscrit dans la droite ligne du mouvement « On marche sur la tête » démarré il y a un an par les Jeunes agriculteurs du Tarn avant d'être rapidement diffusé dans toute la France. Un anniversaire douloureux : « Beaucoup d'entre nous ont l'impression de n'avoir rien obtenu malgré les mobilisations. Le contexte politique incertain et la moisson catastrophique n'ont rien arrangé », témoigne Loïc Rivière. C'est aussi pour lutter contre ce sentiment de résignation que les JA ont décidé de passer à l'action. Celle-ci va durer toute la soirée et une bonne partie de la nuit. Au final, près de 100 agriculteurs se sont mobilisés, et 750 panneaux ont été retournés, jusqu'aux portes de Paris.
« Nous voudrions être entendus et que ça bouge », conclut Donatien Moyson, co-président de JA Île-de-France ouest. Le mouvement prévient : sans retour concret, les JA passeront à la vitesse supérieure.