Diversification
À Ablis, la famille Perrot-Léquippé redonne vie aux asperges de Simon
Agriculteurs depuis des générations à Ablis (Yvelines), la famille Perrot-Léquippé s'est lancée dans la production d'asperges depuis 2019. Une culture bien connue de la famille puisque leur ancêtre, Simon, l'a lui-même lancé en 1782.
Agriculteurs depuis des générations à Ablis (Yvelines), la famille Perrot-Léquippé s'est lancée dans la production d'asperges depuis 2019. Une culture bien connue de la famille puisque leur ancêtre, Simon, l'a lui-même lancé en 1782.
À Ablis (Yvelines), le long de la nationale 10, voilà trois ans que les premières asperges ont été plantées par la famille Perrot-Léquippé. En cette fin avril, Claire et son papa, Pascal, ont entamé la récolte la semaine dernière, avec quelques jours de retard sur le calendrier en raison des températures plutôt froides depuis le début du mois. Ce cru 2022 sera le premier à leur offrir - si tout se passe comme prévu - un rendement à plein régime. Si la famille Perrot est installée à Ablis depuis plusieurs générations, elle s'était, jusque-là, consacrée uniquement aux grandes cultures. Pourtant, son histoire est liée à celle de l'asperge depuis plus de deux siècles. C'est en effet un ancêtre de la famille, horticulteur, Simon Perrot qui, en 1782, rapporta un pied d'asperges sauvages d'une de ses promenades et en fit la culture dans son jardin jusqu'à obtenir une griffe si qualitative que sa production se retrouva sur les tables du Roi. « L'histoire est très sérieuse et documentée, nous conservons précieusement les preuves à la maison » sourit Claire Perrot-Léquippé.
Quatre hectares plantés en 2019
Installée depuis 2013 sur une ferme céréalière voisine de la ferme familiale, la pétillante jeune femme a longtemps été double active, son exploitation ne lui permettant pas de tirer un revenu suffisant. « Lorsqu'est venu l'idée que je revienne sur la ferme familiale, la diversification s'est imposée à nous comme une nécessité, pour permettre à tout le monde de vivre correctement. Et l'asperge a été comme une évidence ». Le couple père-fille a alors investi dans du matériel, « une laveuse-calibreuse, une buteuse et du matériel de désherbage notamment » liste Claire Perrot qui explique que les premières plantations de griffes ont eu lieu en avril 2019 sur quatre hectares. « Nous avons volontairement espacé les buttes de 3,3 mètres pour faciliter le désherbage mécanique et éviter la contamination en cas d'adventices, de maladies ou d'insectes » explique la jeune femme qui ne produit que des asperges blanches.
Certification bio en poche
Si les débuts ont réservé quelques surprises d'un point de vue du désherbage notamment, la famille Perrot-Léquippé a rapidement trouvé ses marques. « En 2020, nous avons pu faire une première récolte mais sur une petite dizaine de jours uniquement. L'an dernier en 2021, c'était notre première saison sur environ deux mois et nous avons récolté dix tonnes d'asperges soit environ les 3/4 d'une production normale sur une telle surface. Cette année, nous sommes à trois ans de la plantation donc nous devrions avoir notre première année pleine. Et nous sommes certifiés bio depuis le mois de mars ! » sourit fièrement Claire qui adhère à l'association française des producteurs d'asperges et bénéficie ainsi d'un soutien technique appuyé. En pleine saison de récolte, la famille Perrot-Léquippé emploie cette année six saisonniers. « Environ trois-quart de notre production est vendue en direct ici à la ferme, souligne Claire. Sinon nous avons plusieurs petits revendeurs locaux, un grossiste à Rungis ainsi que quelques restaurateurs du coin que nous approvisionnons ». Avec les températures douces de ces derniers jours, la production d'asperges bat désormais son plein à Ablis et devrait se poursuivre « jusque mi-juin cette année mais pas au-delà » souligne Claire. En effet, à cette période, il sera l'heure de la moisson.