4e forum technique avicole régional à Sandillon
Le 4e forum technique avicole régional s’est tenu le 24 mai à Sandillon. Il est organisé par le réseau des chambres d’agriculture de la région Centre Val de Loire, l’Association des Aviculteurs du Loiret (ADAL) et le CRIAVI, à destination des aviculteurs et des acteurs de la filière. Lédition 2018 a été financée par la région Centre Val de Loire dans le cadre du CAP Filières viandes blanches.
Au cœur du débat, la valorisation des fumiers et fientes de volailles que ce soit aux champs, en compostage ou par le biais de la méthanisation. « Cette journée contribue au dynamisme de la filière dans le cadre de son plan de relance » lance Ludovic Giry, président de l’ADAL en introduction. « Il existe de plus en plus de projets de construction et de rénovation et ce forum est l’occasion de rencontres entre producteurs et acteurs de la filière. Après le paillage, la valeur, l’ambiance dans les bâtiments, le thème choisi en 2018 est donc la valorisation des effluents avicoles. Le fumier c’est une valeur agronomique et économique » poursuit-il.
Valorisation aux champs
Le fumier de volailles est l’un des fumiers les plus riches. Il est très riche en éléments fertilisants (azote, potasse, phosphore, souffre, cuivre et zinc) et il est facilement disponible. C’est un fertilisant de type II à libération rapide comme un lisier. Cela dit, il peut y avoir une grande variabilité dans les teneurs, il est donc essentiel de réaliser des analyses. « Le prélèvement doit être réalisé à la sortie du lot si l’épandage est rapide, si le tas est stocké plusieurs mois, il faut faire l’analyse quelques temps avant l’épandage » précise Bernard Verbeque, conseiller agronomie à la chambre d’agriculture du Loiret.
« À la sortie du bâtiment, l’azote des fumiers de volailles est en majeure partie sous forme organique simple rapidement minéralisable » poursuit-il. A ce moment-là, il est plus riche en activité biologique, autrement lors du stockage, la réorganisation de l’azote entraîne une baisse du coefficient d’équivalence engrais...
Valorisation en compost
Les composts sont à gérer comme un amendement permettant de mieux répartir la matière organique sur l’ensemble de l’assolement. Le compostage permet d’optimiser le rapport azote/phosphore et ainsi optimiser son amendement sur les cultures. « Quand on composte du fumier de volailles, l’objectif c’est d’atteindre les références de la norme NFU-44-051 pour pouvoir le commercialiser » débute Gaëlle Pauthier, conseillère avicole à la chambre d’agriculture des Pays de la Loire.
Il existe deux méthodes de compostage :
• la technique du retournement ; plusieurs retournements mécanisés sont réalisés durant la phase de compostage. Deux retournements minimums sont prescrits.
• par aération forcée ; le fumier est positionné dans un silo bétonné avec soufflerie. De l’air est insufflé dans le tas de fumier...
Valorisation par méthanisation
Il existe 224 unités de méthanisation en France, 21 en Région Centre Val de Loire dont 19 unités agricoles. 8 sont en construction, une soixantaine de projet sont à l’étude sur la région. Rappelons que ce sont des projets très coûteux qui représentent un engagement sur 15 ans. Laurent Lejars, conseiller méthanisation à la Chambre d’agriculture du Loiret, rappelle aussi qu’une unité est différente d’une autre. « En moyenne, une unité c’est 10 000 tonnes d’effluents. C’est très variable. En général, la majorité des gisements proviennent d’effluents d’élevages » indique-t-il. L’intérêt du fumier de volaille ? « Tous les gisements ne sont pas équivalents en terme d’énergie. La matière sèche est plus élevée en volailles donc la production de biogaz sera plus importante. Évidement, monter une unité de méthanisation qu’avec des effluents de volailles ce n’est pas possible car le fumier de volailles est très riche et l’azote est un élément qui peut être limitant dans la fermentation » admet-t-il.
Selon le conseiller méthanisation, « en utilisant le digestat, on parle d’une économie d’engrais globale entre 12 000 et 30 000 €, par contre, on note beaucoup de tassement du sol ». En effet, pour le blé par exemple il faut fertiliser sur le premier ou deuxième apport, il faut donc pouvoir rentrer tôt, avec des appareils assez lourds. « J’apporte à Gâtinais Biogaz, 150 à 200 T de fumiers de volailles, je récupère en fonction de la valeur azotée que j’ai apporté. Avec la méthanisation, les éléments fertilisants sont plus disponibles que par la voie fumier standard. C’est intéressant mais il faut pouvoir passer dans les champs » témoigne David Juquet, Gâtinais Biogaz. « La richesse du digestat c’est 3,5 unités d’azote au m3. On réalise un épandage au plus près de la plante et il n’y a aucune odeur » assure-il.
Ce forum technique avicole régional a choisi ce thème pour aider les aviculteurs à mieux valoriser leurs fumiers de volailles. Après l’intervention des experts et témoignages d’agriculteurs, les éleveurs ont pu, via un forum libre, échanger avec les professionnels et acteurs de la filière.
Le 5e forum technique avicole régional ne devrait pas se tenir dans le Loiret et ce, pour la première fois. La rencontre sera organisée dans le nord du Cher en 2019.