28e colloque « Viticulture et œnologie »
Le 28e colloque « Viticulture et œnologie » s’est déroulé le vendredi 2 septembre, à Noyers-sur-Cher (Loir-et-Cher), sur le domaine de Dominique Girault, « Le Grand-Mont ». L’occasion d’aborder des thèmes importants pour le futur du vignoble.
Une étude menée par une école d’ingénieurs, en collaboration avec l’équipe viticole de la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher, donne une projection sur dix départements dont le nôtre (site de Noyers-sur-Cher), de l’évolution du climat jusqu’en 2080.
Les données indiquent que les températures annuelles devraient gagner 1,4°C jusqu’en 2030 et 2,9°C jusqu’en 2080. Le modèle montre un recul des gelées printanières entre le 15 mars et le 15 mai, mais en 2080, il pourrait y avoir encore sept à huit jours de gel sur cette période. En revanche, il y aurait une diminution marquée des cumuls de précipitations surtout en juillet, août et septembre, qui entraînerait un stress hydrique important sur le vignoble.
Par ailleurs, le risque de grillures sur raisin va s’accentuer puisque le modèle montre que le nombre de jours supérieurs à 32°C pourrait être en moyenne de 25 par an.
En revanche, l’avantage serait la disparition de certains ravageurs tordeuses ou cicadelles.
Concernant le gel des vignes, pour prévenir les pertes liées au gel de printemps, deux types de solutions sont possibles : indirectes (assurance gel, création d’un stock qualitatif régulateur) et directes. Ces dernières consistent à lutter contre les gelées par des moyens techniques appropriés mais variés (bougies, éolienne ou tour à vent, chaufferettes à fioul, frost buster ou encore pulvérisation d’éliciteur).
Un autre point abordé durant le colloque a été la réduction des sulfites par le bio-contrôle.
La diminution des intrants, dont le SO2 dans l’élaboration du vin, est une préoccupation majeure des acheteurs et du consommateur. Le SO2 reste un intrant essentiel car aujourd’hui, aucun additif ne peut complètement le remplacer. Il est cependant important de le limiter sans tomber dans l’excès et produire des vins à défaut.
Une des alternatives peut être le biocontrôle qui agit par interaction négative entre deux êtres vivants d’espèces différentes. Il s’agit de compétition interspécifique : un des individus se développera tandis que l’autre disparaîtra.
Anne Buchet, chef du pôle laboratoire agronomique et œnologue à la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher