Coopératives
2020-2021 : exercice maîtrisé pour le groupe coopératif Scael
Le groupe coopératif Scael a connu un exercice 2020-2021 atypique, entre récolte calamiteuse et résultats satisfaisants, sur fond de pandémie. Le point avec son directeur général, Jean-Sébastien Loyer.
Le groupe coopératif Scael a connu un exercice 2020-2021 atypique, entre récolte calamiteuse et résultats satisfaisants, sur fond de pandémie. Le point avec son directeur général, Jean-Sébastien Loyer.
«L'exercice 2020-2021 du groupe Scael a fini mieux qu'il n'avait commencé », résume son directeur général, Jean-Sébastien Loyer, que nous rencontrons le 13 décembre à Chartres, à la suite de l'annulation de sa réunion d'information en raison du risque sanitaire, comme l'an passé…
2020 pire que 2016
De fait, l'exercice commence par une récolte pire que celle de 2016 pour certains agriculteurs. La collecte de la coopérative s'établit ainsi à 587 000 tonnes contre 750 000 l'année précédente. Elle est surtout en recul en blé tendre, lié à des conditions d'emblavement difficiles à l'automne précédent, et en orge, en raison de la jaunisse. En revanche, la qualité est plutôt bonne.
Et dans le même temps, la pandémie a bousculé les habitudes : « Nous avons mis en place de l'activité partielle, jusqu'à trente jours pour certains. Mais tout le monde a joué le jeu, et je suis content du travail des collaborateurs », souligne le directeur général. Face à cette récolte très moyenne, le groupe Scael a fait jouer son assurance perte de marge.
Résultat satisfaisant
« L'un dans l'autre, le résultat est plutôt satisfaisant sur la coopérative avec un résultat d'exploitation à plus de 850 000 euros et un résultat net à un million d'euros », chiffre-t-il.
Côté approvisionnement, la campagne est jugée correcte avec une hausse de 4 % par rapport à l'exercice précédent, lié à un gain de part de marché, selon Jean-Sébastien Loyer. L'activité semences de maïs a été très bonne. « Hormis la collecte, qui a été compensée, sur le reste nous faisons plutôt une bonne année », estime-t-il.
Au fil de l'exercice, le groupe Scael a poursuivi la structuration de ses filières : le lavandin, Sensoriel, avec la distillerie d'Orgères-en-Beauce sur de bons rails, la cameline, le colza bas GES ou la filière blé dur sans insecticide qui s'est particulièrement développée. Pour sa part, la collecte bio a bien progressé également, à 3 500 tonnes et devrait augmenter encore de 70 % cette année. Un deuxième silo dédié, après Toury, a été ouvert à Sonchamps.
Nouvelles plateformes
Le maillage territorial de la Scael poursuit son évolution. Une plateforme de stockage a été installée à Dammarie pour remplacer le silo du cœur de bourg et une autre créée à Chennevières, « nous allons continuer à en faire un peu », précise Jean-Sébastien Loyer.
Parallèlement le groupe envisage la sortie du site de Gellainville : « Il est loin des sites de collecte. Nous travaillons avec le conseil d'administration là-dessus. Le silo a une capacité de 70 000 tonnes pour 8 000 tonnes de collecte, 62 000 tonnes viennent d'ailleurs et pourraient être stockées autre part. Et placé là où il est, à terme, il n'y aura plus de collecte du tout ou très peu. Nous allons plutôt retravailler les sites d'Orgères et Voves pour récupérer la capacité ferroviaire ».
Les données consolidées du groupe coopératif sont satisfaisantes également. Le résultat d'exploitation s'élève à plus de trois millions d'euros, l'excédent brut d'exploitation à 10,5 millions et le chiffre d'affaires à 1 198 millions. La collecte du groupe se chiffre à 905 000 tonnes et Lecureur, pilier de son pôle négoce export, a commercialisé quelques 4,8 millions de tonnes de grain : « Une année plutôt active tant en volume qu'en résultat à l'export, qui souligne de façon claire la pertinence de notre partenariat avec Senalia », relève Jean-Sébastien Loyer.
L'exercice a été aussi une année de consolidation avec l'intégration du négoce en ligne Comparateur agricole ou celle du laboratoire Céralim, situé près d'Orléans (Loiret), spécialisé comme celui du Lion d'Angers, Microsept, dans les analyses microbiologiques. Le pôle distribution grand public du groupe, qui compte onze magasins Gamm vert et la plateforme Sur le champ !, a plutôt bien tiré son épingle du jeu lors de la crise sanitaire.
Ainsi, les magasins ont vu leur fréquentation grimper de 17 % et le panier moyen s'est enrichi dans les mêmes proportions. Deux magasins ont été modernisés, à Cloyes-sur-le-Loir et Bonneval. Le groupe Scael continue également à développer l'immobilier, à travers sa foncière Agrimmo, dans laquelle les collaborateurs peuvent désormais entrer.
Proximité et filières
« Globalement, l'exercice a été satisfaisant sur l'ensemble des filiales en termes de résultats, conclue Jean-Sébastien Loyer. Pour nous, la ligne directrice reste la proximité pour que les adhérents puissent livrer rapidement et le développement de filières. Le cœur de la coopérative, ce sont les adhérents ».
Olis
« Le projet Olis avance tranquillement, relève le directeur général. Nous allons recevoir les premiers poissons qui vont rejoindre notre bassin de test, ici au siège. Nous avons de bons contacts avec la mairie de Lucé sur la partie construction. Avec le changement de municipalité, il a fallu reprendre nos marques. Il va falloir accélérer un peu pour arriver à nos objectifs. La partie discussion, l'administratif, ce sont toujours des temps longs. Mais nous sommes plutôt confiants ».Stratégie RSE
La démarche de responsabilité sociale des entreprises (RSE) est un sujet transversal qui prend de plus en plus d'ampleur. Le groupe coopératif Scael s'est fixé dans ce cadre, dix objectifs à atteindre d'ici 2025. Pour quantifier ses progrès, il mesure son impact à travers une série d'indicateurs clairs et transparents.« Nous avons mis en place des indicateurs sur la valorisation de nos déchets, précise Jean-Sébastien Loyer, sur le développement de filières, sur le fait de favoriser les circuits courts, sur le bien-être au travail, sur notre participation à la pérennité et la rentabilité des exploitations, sur la valorisation de nos métiers, sur la transmission des savoirs, sur la lutte contre la discrimination à l'embauche ou sur la gestion des risques financiers. Ce sont des travaux qui sont en cours, avec des objectifs précis. Nous avons mis en place une série d'indicateurs de performance sociale, sociétale et environnementale. Cela nous permet de montrer ce que l'on fait, de mettre en avant ce que l'on fait de bien ».
Récolte 2021
« Sur le groupe, les signaux sont plutôt positifs »
Avec le directeur général du groupe coopératif Scael, nous faisons également un point sur l'exercice en cours. « Nous faisons une bonne collecte avec surtout des prix intéressants pour nos agriculteurs. Nous sommes sur les mêmes standards que 2019. Il y a néanmoins quelques problèmes de qualité du fait des difficultés à la moisson. Au final, nous arriverons à tout valoriser après un gros travail de nos collaborateurs. C'est à noter car ce n'est pas facile quand il y a de gros volumes et que ce n'est pas simple à la moisson. L'année s'annonce plutôt bien, peut-être petite en volume à l'export, du fait de retards de bateaux et de récolte, ce qui n'augure pas de mauvais chiffres pour autant. Sur le groupe, les signaux sont plutôt positifs. Après il y a la question des engrais. Ce n'est pas tant le prix que la disponibilité sur laquelle il faut être extrêmement vigilants. Mais normalement, tous les agriculteurs qui ont commandé par la Scael seront servis. Le retard logistique ne sera pas rattrapé. La logistique, c'est le sujet de l'année ».