Viticulture
Xavier Godeau, producteur de plants
Viticulteur-pépiniériste à Méhers, Xavier Godeau produit 400 000 plants par an. « Le défi consiste à trouver le bon assemblage deux ans avant ! », dit-il.
Viticulteur-pépiniériste à Méhers, Xavier Godeau produit 400 000 plants par an. « Le défi consiste à trouver le bon assemblage deux ans avant ! », dit-il.
Christelle et Xavier Godeau, visages masqués, et deux opérateurs, autour de la machine à couper les porte-greffes.
Viticulteur-pépiniériste à Méhers, Xavier Godeau déclare : « Après mes études, j’ai travaillé comme salarié viticole chez mes parents puis à l’extérieur. En 2003, j’ai eu l’opportunité de reprendre une exploitation viticole et une pépinière ».
Christelle, son épouse, raconte son parcours : « J’ai passé un BTS Commercialisation des produits viticoles à Tours (Indre-et-Loire). J’ai travaillé dans la grande distribution. Souhaitant m’installer, j’ai eu l’opportunité de reprendre un domaine viticole. Nous avons associé nos deux projets ».
Une greffe se compose d’un porte-greffe et d’un greffon. Le premier ne produit pas de raisin et résiste au phylloxera. Il existe plusieurs variétés de porte-greffes selon le type de sol. Par exemple, Paulsen 1103 résiste au sec et à l’humidité et se montre assez vigoureux. Fercal est adapté aux sols calcaires.
« Certaines appellations exigent l’implantation d’un porte-greffe particulier », indique Xavier Godeau. Ainsi, à Vouvray (Indre-et-Loire), le Riparia gloire, adapté aux sols acides et décalcifiés, est incontournable.
Xavier Godeau cultive ses porte-greffes sur une parcelle de 2,5 ha. Le professionnel explique : « Au moyen d’une machine à greffer, on associe le porte-greffe à un greffon. Ce dernier correspond à un cépage particulier (sauvignon, etc.) ».
Les greffons sont élevés sur une vigne de 4,5 ha certifiée par France AgriMer. Notre interlocuteur poursuit : « En janvier et février, nous préparons le greffage. Nous découpons les porte-greffes et les greffons. En mars, nous assemblons. En avril, la greffe est mise en chambre de stratification, à une température de trente degrés et avec un taux d’humidité défini. La stratification développe un cal à l’endroit de l’assemblage. En mai, nous plantons au champ sur un paillage de plastique et nous irriguons au goutte-à-goutte. Nous récoltons et nous trions de mi-novembre à Noël ».
Le taux de réussite oscille entre 60 % et 70 %. Notons qu’une pépinière est sensible aux variations de température et au vent.
Lors de la récolte, le multiplicateur procède à un contrôle rigoureux de la soudure et de la pousse. Puis il taille afin d’homogénéiser le lot. Trois couches de paraffine ont été épandues à différents stades du cycle cultural afin de protéger la soudure. Puis viennent l’étiquetage et le conditionnement.
Le matériel de base est acheté en janvier pour une production la même année. Les greffes sont vendues en mars de l’année suivante à des vignerons. « Dans la région, nous assurons une prestation de plantation avec guidage GPS », indique Xavier Godeau.
Celui-ci ajoute : « Le défi consiste à trouver le bon assemblage deux ans avant ! Idéalement, le viticulteur sait ce qu’il veut… Nous procédons à des greffages sur commande et selon les tendances. Nous développons des plants résistants au mildiou et à l’oïdium, type Floréal et Artaban. Seuls un ou deux traitements par an sont nécessaires ».