Entreprise
Vriet : de la scierie à la tonnellerie
Groupe familial spécialisé dans le travail du bois, Vriet compte sur la tonnellerie pour assurer son avenir. L’opérateur possède deux unités de production : l’une à Mont-Près-Chambord (Loir-et-Cher) et l’autre à Cognac, en Charente.
Groupe familial spécialisé dans le travail du bois, Vriet compte sur la tonnellerie pour assurer son avenir. L’opérateur possède deux unités de production : l’une à Mont-Près-Chambord (Loir-et-Cher) et l’autre à Cognac, en Charente.
«En 1950, les scieurs travaillaient à façon dans la forêt et se déplaçaient au gré des chantiers. Originaire des Deux-Sèvres, mon grand-père avait une scierie volante. Il est arrivé dans le Loir-et-Cher et s’y est installé », raconte Stéphane Vriet, gérant du groupe familial éponyme.
Qui ajoute : « Nous avons fait de la scierie pure jusqu’en 1990. Puis nous avons installé la merranderie. »
La grume est transformée en douelles, lames de bois qui servent à fabriquer les fûts. Stéphane Vriet indique : « Guy, mon père, a dirigé l’entreprise jusqu’en 1990. Il était très ouvert et pensait à la tonnellerie. »
Les douelles étaient vendues à un tonnelier girondin. L’activité existe toujours. La production annuelle s’élève à 700 m3, sachant que 1 m3 de douelles permet de fabriquer dix fûts.
Notre interlocuteur raconte comment l’entreprise de Mont-Près-Chambord a acquis deux tonnelleries : « Pour la première, Jacky Blanchard, qui était installé à Vineuil, arrivait à l’âge de la retraite. Je lui vendais des douelles. Le rachat de cette entreprise qui existait depuis 1900 était un prolongement naturel de notre activité. Nous voulions sortir de l’emprise des gros tonneliers. Ceux-ci n’avaient pas de merranderie et achetaient des merrains. Aujourd’hui, ils s’auto-approvisionnent à 70 %. Quand le marché baisse, ils ne commandent plus de bois. Dans le second cas, un tonnelier de Cognac (Charente) est venu nous voir pour des merrains. Celui-ci cherchait un partenaire industriel. Finalement, nous avons racheté l’entreprise. »
Les douelles sont mises en rose car le fût retourné a une forme de pétale de fleur. Puis celles-ci sont chauffées à 180 degrés pendant 30 minutes pour la fermeture. Ensuite, la cuisson, qui dure une heure, fait ressortir les arômes en fonction de la demande du viticulteur.
Les exportations (États-Unis, Afrique du Sud, Nouvelle-Zélande, Australie, Allemagne, Italie et Espagne) représentent 70 % des débouchés. Bourgogne, Gironde et Centre-Val de Loire sont les principales destinations hexagonales.
« Si l’année 2020 fut satisfaisante, 2021 s’annonce compliquée, commente le gérant de l’entreprise. Outre-Atlantique, les facteurs économiques et climatiques ne sont pas favorables. La crise sanitaire perturbe également le marché. »
Notre interlocuteur ajoute : « 3 % de la production mondiale de vin est mise en fûts. Ceux-ci sont des produits chers. Seuls les vins de qualité y sont donc placés. »
Utilisant quasiment exclusivement du chêne, l’opérateur loir-et-chérien s’approvisionne dans un rayon de 200 km. La région ne possède aucune école de tonnellerie.
« Trouver de la main-d’œuvre qualifiée s’avère compliqué », indique Stéphane Vriet. Le chef d’entreprise aurait besoin d’une à deux personnes. « Nous sommes des ébénistes du vin », dit-il. Le travail nécessite minutie et rigueur. « Un tonneau est un emballage de luxe », insiste le dirigeant.
Celui-ci veut développer la tonnellerie. « C’est indispensable à la survie de l’entreprise », dit-il, ajoutant : « Créer un réseau commercial est compliqué. Par exemple, aux États-Unis, il faut connaître la langue, le bois et le vin. J’envisage de passer par un commercial vendant des tonneaux et qui essaierait de trouver des distributeurs. »
Pour en savoir plus sur l'activité de tonnellerie du groupe Vriet :