Vous avez jusqu’au 13 octobre pour déposer une demande de subvention !
La chambre d’agriculture a rencontré les collectivités locales, mardi 26 septembre à Amilly, concernant l’abandon des herbicides.
A Amilly, mardi 26 septembre, la chambre d’agriculture du Loiret a organisé une demi-journée de démonstration de matériels et de solutions alternatives au tout chimique.
Les élus et agents techniques des communes du Loiret ont échangé sur des solutions alternatives : balayeuses, désherbeurs thermiques à gaz ou à eau chaude binettes, bandes fleuries, enherbement de sol pauvre, paillage,...)
Pour rappel, depuis le 1er janvier 2017, la loi Labbé encadre l’utilisation des produits phytosanitaires pour l’entretien des espaces publics. L’organisation et la gestion des espaces verts, voiries et espaces de promenades sont totalement remises en question.
La loi Labbé, modifiée par l’article 68 de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte d’août 2015, interdit depuis le 1er janvier 2017 aux personnes publiques (Etat, collectivités territoriales et leurs groupements et les établissements publics) d’utiliser ou faire utiliser des produits phytosanitaires pour l’entretien des espaces verts, forêts, promenades et voiries accessibles ou ouverts au public.
La chambre d’agriculture accompagne les collectivités pour
• un diagnostic des espaces publics, des pratiques et du matériel ;
• une stratégie d’intervention, objectif de la commune 2017 et au delà ;
• un plan d’actions qui prend en compte le type d’espaces, le temps, les moyens matériel et humain.
« Le plan de gestion différencié c’est adapter les moyens au lieu et à la fréquentation du lieu. Cela doit coller aux besoins matériel et humain des communes » précise Emilie Leray, animatrice zéro phyto, chambre d’agriculture.
La Chambre propose aussi un plan de communication afin de sensibiliser et informer les habitants. L’acceptabilité de la population est un des points les plus difficiles à gérer !
La Région Centre Val de Loire et l’Agence de l’Eau subventionnent à hauteur de 80 %
le plan de gestion différencié préparé par la Chambre. « Notre prestation consiste à nous déplacer sur le terrain, faire un état des lieux, établir un plan, organiser des réunions de communications avec les agents mais aussi avec les habitants. C’est une mission qui dure entre 15 jours et 3 semaines » précise Luc Bonnot, chef de projet Zéro Phyto, chambre agriculture. Il faut compter au
minimum 5000 € (le tarif varie en fonction du nombre d’habitants dans la commune) pour réaliser ce projet.
Pour bénéficier des 80 % d’aides, il faut faire la demande d’un plan de gestion et d’un plan de communication et surtout déposer son dossier de demande avant le 13 octobre 2017. Les communes engagées dans le plan de gestion différenciée avec la Chambre, peuvent, avant le 31 décembre 2017, déposer un dossier de subvention (80 %) pour l’achat de matériel.
Amilly : ville zéro phyto depuis 5 ans
Zone de captage en eau potable, la ville d’Amilly a opté pour le zéro phyto il y a 5 ans. Laurent Clarisse, responsable des espaces verts de la ville raconte « Notre première mission était de changer l’état d’esprit de nos agents techniques. Ils devaient accepter d’avoir une commune moins propre ! ».
Pour les agents techniques d’Amilly, il a fallu 3 ans d’adaptation pour accepter les nouvelles méthodes. Aujourd’hui, l’équipe est mécanisée et travaille autrement. « La méthode alternative ce n’est pas qu’une seule solution, c’est un ensemble de solutions. Notre objectif, c’est de limiter autant que possible la pousse de l’herbe et surtout maintenir la végétation. Il faudra accepter, à terme, de voir des trottoirs verts» assure-t-il.
Même si la Ville a opté pour le zéro phyto depuis 5 ans, au niveau des habitants, la pilule a toujours du mal à passer. «Nous avons encore du travail à faire. La communication est importante. Cependant, je constate, aujourd’hui, que les habitants acceptent que ce ne sera plus parfait, que ce ne sera jamais propre » poursuit-il.
A Amilly, le responsable des espaces verts a mis en place une gestion différenciée à trois niveaux. « Le niveau 1 : entretenir les lieux visibles à pieds, les lieux importants comme la Mairie. C’est très entretenu. Le niveau 2 : Au lieu de tondre toutes les semaines, on tond toutes les trois semaines. Le niveau 3 : Nous sommes en gestion spontanée, on va juste faire des couloirs tondus pour avoir un ressenti d’entretien » indique Laurent Clarisse.
L’objectif de cette gestion différenciée est de gagner du temps. Ne plus utiliser de produits phytosanitaires, c’est obliger l’agent technique a travaillé davantage, manuellement ou mécaniquement. C’est pourquoi, il doit donc trouver du temps et favoriser certains secteurs.