Volailles et bœufs réintroduits à la Ferme des sueurs (Essonne)
À la Ferme des sueurs (Essonne), la famille Le Grand a pour projet d’introduire de l’élevage. D’abord de la volaille, puis du bœuf d’ici à l’année prochaine.
Alors que certains jettent l’éponge ou sont en grande difficulté, d’autres font le chemin inverse.
À la Ferme des sueurs, située sur le haut du Val-Saint-Germain (Essonne), la famille Le Grand planche depuis plusieurs mois déjà sur un projet d’élevage. Aujourd’hui, la ferme tourne avec deux cent soixante hectares mais demain, il y aura aussi de la volaille et du bœuf.
C’est la fille de la famille, Héloïse, en cours d’installation, qui porte le projet. « Je suis passionnée par les bêtes et j’ai fait toutes mes études dans des exploitaitons d’élevage », raconte la jeune femme.
Dans le bureau de la ferme, des photos d’élevage en noir et blanc habillent déjà les murs : « Du temps de mes grands-parents, il y avait déjà un peu d’élevage alors pour moi, à l’heure de m’installer sur la ferme, ça me paraît normal. Et même si le contexte actuel n’est pas favorable, ça ne me fait pas peur. »
Pour accueillir les premiers animaux, tout reste pourtant à créer mais Héloïse — accompagnée de son père, Frédéric — ne recule devant rien.
Les premiers matériaux pour construire l’abattoir des volailles trônent déjà dans la cour. « J’entame fin mars la série de stages nécessaires pour boucler le parcours à l’installation. Dans l’idéal, je lancerai l’activité volailles d’ici à cet été », se réjouit Héloïse.
Pour le bœuf, il faudra patienter quelques mois de plus et la construction d’un bâtiment adapté devant la ferme. « J’élèverai des vaches de race Aubrac, réputées pour la qualité de leur viande. J’espère voir arriver les premières vaches d’ici à l’hiver 2017. »
La jeune agricultrice compte écouler toute sa production en vente directe uniquement en aménageant aussi une boutique à la ferme.
L’une des clés selon elle pour assurer la pérennité de la filière. « Produire ne suffit plus aujourd’hui », assure Héloïse : « Si on ne maîtrise pas la vente de nos bêtes et le prix, on n’y arrive plus. Ce sont les intermédiaires qui mettent à mal la filière. Vendre du producteur au consommateur au juste prix, c’est la seule solution. »
La famille Le Grand agira aussi sur un autre levier, celui de l’alimentation des animaux.
« À terme, l’ensemble de l’élevage sera en bio », révèle Frédéric Le Grand : « Je vais entamer une conversion en agriculture biologique sur cent cinquante hectares de mes terres pour nourrir les bêtes. Là non plus, on ne peut plus se permettre d’être dépendant d’autres circuits. Aujourd’hui, pour vivre de l’élevage, je suis convaincu qu’il faut maîtriser toute la chaine. »
Le père et la fille comptent tous deux sur la qualité de leurs productions, seule solution pour « valoriser le produit et attirer les clients ».
« J’ai fait des volailles en 2015 que j’ai vendues en direct sur les marchés au moment des fêtes. Les clients étaient au rendez-vous et prêts à mettre un peu plus cher pour avoir de la qualité et du local », confirme Héloïse qui croit dur comme fer en son projet.