Vin : forte baisse du budget de l'interprofession InterLoire
InterLoire, interprofession des vins du Val de Loire, a adopté le 15 décembre à son assemblée générale un budget en forte baisse, tandis que ses effectifs salariés seront réduits de moitié. Cette décision correspond à une organisation qui laissera désormais les appellations mener leurs stratégies commerciales spécifiques.
Le budget prévisionnel 2016 d'Interloire adopté le 15 décembre passera de 7,7 millions d'euros à 4,6 millions, et intègre une baisse de 40 % des cotisations des vignerons. Celles-ci tomberont de 4,23 euros par hectolitre à 2,50 euros. Dans le même temps, ses effectifs passeront d'une quarantaine de salariés à une vingtaine en une année.
Fermetures de sites administratifs
InterLoire avait conservé trois sites administratifs. Les Maisons des Vins de Nantes, Saumur et Tours sont fermées depuis la mi-novembre. La Maison des Vins d'Angers fermera ses portes à la fin de l'année. À compter de janvier 2016, l'ensemble des collaborateurs se trouvera au siège social à Tours.InterLoire mènera des actions transversales à ses 23 ODG (les organismes de défense et de gestion, qui sont les syndicats d'appellation des producteurs), et laissera à ces derniers les missions de promotion spécifique du vin, tant sur le marché intérieur qu'à l'export. L'activité d'InterLoire sera recentrée autour de deux pôles :- Un pôle communication des vins du Val de Loire dédié principalement à l'export et autour d'expertises de relations presse, de communication numérique et d'oenotourisme.- Un pôle filière autour de l'animation de la filière et des appellations, la prospective, la connaissance des marchés et la technique (expérimentations).
L'interprofession se recentre, les ODG devront se renforcer
L'orientation prise par InterLoire passe par un recentrage de l'interprofession sur des tournants stratégiques transversaux indispensables à prendre, tandis que les ODG devront se renforcer pour mener eux-mêmes leur propre communication et leur promotion.L'interprofession aura du pain sur la planche avec les tournants à mener, a précisé Benoît Stenne, directeur d'InterLoire : accompagner les ODG dans la dématérialisation des formalités douanières, communication numérique, et surtout investissements collectifs dans les expérimentations pour lutter contre la maladie du bois.Fruit de trois interprofessions (Anjou, Touraine et Muscadet) qui ont fusionné entre 2000 et 2008, InterLoire a été tenté par les forces centrifuges. «Il y a un an et demi, quand Gérard Vinet, le président de l'interprofession a été élu, nombre de vignerons se sont dit : "Mieux que chacun retourne chez soit", a rappelé Benoît Stenne. Or, en quinze ans, «un important travail de structuration» a été accompli dans la promotion à l'export, la communication numérique et l'oenotourisme. «Retourner chacun chez soi n'aurait aucun sens». La voie retenue a donc été de recentrer l'interprofession autour de ses fonctions transversales. À ce propos, un nouveau projet est en cours : un rapprochement avec le CIVDL, le Comité interprofessionnel des vins à IGP du Val de Loire. Une convention a été signée en octobre entre InterLoire et cet organisme.