Veut-on encore des jeunes agriculteurs en France ?
Les dispositifs d’aides à l’installation pour les jeunes agriculteurs ont été retoqués par la Commission Européenne, ce qui retarde l’entrée en vigueur des aides et pénalise des milliers de jeunes dont l’installation dépend du déclenchement de ces aides.
En application des règlements européens de la PAC, chaque Etat membre doit en fixer les règles techniques d’attributions. Dans ce contexte, le Ministère de l’Agriculture, les représentants du monde agricole et les collectivités territoriales ont planché sur un cadre national de la nouvelle PAC. S’inspirant de la précédente programmation, ce cadre national prévoit, entre autre, des aides – la DJA et les prêts bonifiés – spécialement dédiées à financer l’installation.
Or, Bruxelles change arbitrairement les règles du jeu et refuse certains éléments de ce cadre national, alors que le Ministère affirmait qu’elle avait déjà donné un avis favorable. «Les propositions du cadre national, réalisées en concertation avec le Ministère et les collectivités ont été retoquées à la Commission Européenne le 10 mars, alors que l’entrée de cette nouvelle PAC est attendue depuis le 1er janvier 2015. La situation est urgente et pénalise des milliers de jeunes qui souhaiteraient s’installer, c’est pourquoi nous demandons aux politiques de prendre leurs dispositions en accélérant les procédures», explique Jérémy Decerle, vice-président des Jeunes Agriculteurs, en charge du dossier installation.
Aujourd’hui, les candidats à l’installation ignorent le montant et la date à laquelle ils pourront s’installer et percevoir leurs aides. Aucun dossier d’aides à l’installation ne peut être validé, faute d’engagement juridique. «L’enveloppe installation (DJA et prêts bonifiés) de la PAC, octroyées spécialement aux jeunes est plus que vitale et nécessaire pour espérer l’installation sur une exploitation» rappelle Jérémy Decerle.
Entre Etat, Régions, et Commission Européenne, la coordination dans la mise en place de la nouvelle PAC laisse fortement à désirer. En tout cas, toute une génération de jeunes agriculteurs et de cédants se trouve aujourd’hui dans le flou. Certains hauts fonctionnaires sont sans doute déconnectés de la réalité, et bloquent tout un processus d’accompagnement d’installation.
Jeunes Agriculteurs demande, aux politiques de tous les échelons, car tous sont responsables de cette situation, de la débloquer au plus vite. Il en va du devenir des jeunes générations agricoles.
Les JA Centre s'associent à ce mouvement national. De leur côté, ils ont choisi d'alerter les élus régionaux.