Valoriser le bâti avec des gîtes
L’aménagement de trois gîtes au sein du corps de ferme permet à Cécile et Stéphane Duflocq, exploitants agricoles à La Madeleine-sur-Loing, de valoriser un bâti devenu obsolète pour l’activité agricole.
Situés en bordure du canal du Loing et de la rivière du même nom, un paradis pour les pêcheurs, de l’Eurovéloroute 3, dite La Scandibérique, et à une distance acceptable pour les varappeurs de la forêt de Fontainebleau, la ferme de Beaumoulin à La Madeleine-sur-Loing est le lieu idéal pour accueillir des touristes.
Seule contrainte : la proximité de la voie ferrée, mais qui au final n’apporte aucune gêne.
« Face aux nombreux bâtiments du corps de ferme devenus non fonctionnels pour l’activité agricole, nous avons réfléchi, avec mon époux Stéphane, à la manière de les valoriser. Ouvrir des chambres d’hôtes a été abandonné car cette activité nous paraissait compliquée à gérer au regard de notre vie de famille et de l’âge de nos enfants », explique l’exploitante agricole, Cécile Duflocq.
Le couple a donc opté pour l’aménagement de deux gîtes au sein d’une ancienne bergerie. Après de nombreux échanges avec des propriétaires et visites de gîtes, ils sautent le pas et les aménagent de A à Z. Ils ont dû faire face à des problèmes de classement du bâti et appellent « à la vigilance en matière de Plu ». Pour l’élaboration des plans, ils se sont appuyés sur un architecte.
D’une capacité de cinq-six personnes, ces gîtes ont ouvert en 2007. Un troisième gîte pour deux personnes a été aménagé en 2017 pour accueillir deux personnes, cette fois dans une aile de la maison d’habitation mais dont l’entrée est totalement distincte.
Ces trois logements bénéficient d’un classement trois épis chez Gîtes de France. « Nous avons réfléchi pour que le gîte s’adapte aux besoins du client », insiste le couple qui affiche le label Tourisme handicap.
Les deux gîtes peuvent également ne faire qu’un et ainsi offrir une capacité de onze places.
Ils sont également ouverts à tout type de demande en matière de planning de réservation, ce qui demande plus de présence », note Stéphane Duflocq. L’ensemble des réservations passe par la centrale de Gîtes de France dans un but de gain de temps.
Outre la valorisation du bâti, l’échange avec une clientèle très diversifiée est un moyen de rompre l’isolement et de faire de belles rencontres.
Si les clients ne viennent pas pour la ferme, « certains cherchent le contact et posent des questions. C’est l’occasion de parler de notre métier, raconte Cécile Duflocq. Les gîtes sont conçus avec des entrées extérieures, mais on les invite à venir nous voir ».
Une décennie après le lancement de cette activité, le bilan est positif : le taux de remplissage est très bon et cela dès la première année.
Si les réservations sont tardives, le couple ne connaît pas de haute saison mais une activité continue sur l’année avec un petit creux en décembre-janvier. Si l’activité ne permet pas de tirer un salaire, elle contribue à apporter un revenu complémentaire à l’exploitation tout en entretenant le patrimoine.
Et de conseiller à ceux qui souhaitent se lancer : « N’hésitez pas à aller voir. On a bénéficié des expériences des autres et c’est le meilleur moyen d’éviter les erreurs. Tant qu’on découvre des choses, c’est qu’on n’a pas fait le tour de la question ».