Coopérative
Valfrance : des investissements preuve de la confiance en l’avenir
Valfrance a tenu son assemblée générale mercredi 10 janvier à Meaux sous la présidence de Christophe Grison. À l’issue de la partie statutaire, Sébastien Abis, Arnaud Rousseau et Arthur Portier ont évoqué l’actualité agricole avec un zoom sur la transition écologique.
Valfrance a tenu son assemblée générale mercredi 10 janvier à Meaux sous la présidence de Christophe Grison. À l’issue de la partie statutaire, Sébastien Abis, Arnaud Rousseau et Arthur Portier ont évoqué l’actualité agricole avec un zoom sur la transition écologique.
« 2023 a été une année pleine de défis que nous avons su surmonter. Malgré l’inflation, nous continuons d’investir, preuve de notre confiance en l’avenir. En 2024, nous continuerons de progresser vers un avenir agricole plus prometteur. L’agriculteur a différentes missions dont celle de sherpa qui conduit la société vers la souveraineté alimentaire. Osons croire en nos structures ». C’est par ces mots que le président de Valfrance, Christophe Grison, a conclu l’assemblée générale de la coopérative mercredi 10 janvier à Meaux (Seine-et-Marne).
Dans un premier temps, une rétrospective de l’année 2023 a mis en avant le lancement de la nouvelle usine de semences à Senlis (Oise), les travaux de rénovation des sites, la RSE (Responsabilité sociétale d'entreprise), avant de dresser le bilan de l’exercice 2022-2023 dont la collecte s’est élevée à 741 000 tonnes en conventionnel, à laquelle s’ajoute 13 000 tonnes de bio.
Les efforts pour réduire le bilan carbone, les investissements dans la logistique — avec un objectif que 80 % des départs se fassent en train ou péniche, par exemple —, et la maîtrise des charges liées à l’électricité ont été mis en exergue.
7 millions sont investis chaque année pour la rénovation, la modernisation et l’équipement des différents sites. Deux gros projets sont en cours : la construction d’un silo à Coulommes (Seine-et-Marne) pour suppléer ceux de Fublaines (Seine-et-Marne) et Crécy (Seine-et-Marne), et redonner de la capacité au site de Verneuil-l’Étang (Seine-et-Marne).
Dans ce contexte, le résultat courant après impôt s’élève à 3,1 millions d’euros, un résultat impacté par la montée en puissance des taux d’intérêt et un résultat exceptionnel dû à la cession de titres Tereos. Ce résultat permet à la coopérative de retrouver d’excellents indices financiers. « Ce bon résultat a permis de verser un complément de prix à hauteur de 14 millions début juillet », a souligné Christophe Grison.
2023, une récolte en maïs historique
Concernant l’exercice en cours, la collecte attendue totale serait de 830 000 tonnes grâce à des rendements en blé globalement élevés (90 q/ha en moyenne) et une récolte historique en maïs (140 000 tonnes en sec) au taux d’humidité faible (25-26 °).
Une inquiétude a été pointée pour la prochaine campagne : les Jeux olympiques durant lesquels la Seine sera interdite à la circulation fluviale pendant une période cruciale pour la coopérative. Des solutions sont actuellement recherchées.
L’agriculteur, un sherpa
Dans un second temps, Sébastien Abis, directeur du club Demeter, chroniqueur et auteur de différents ouvrages*, a présenté un décryptage de l’actualité agricole en quinze points autour d'un triptyque mobilisateur : santé, sécurité et soutenabilité. Il compare les agriculteurs à « des sherpas qui permettront d’embarquer un maximum de monde sur le toit de la sécurité alimentaire et d’en redescendre », prenant ainsi l’image de l’Everest. « Le monde agricole peut inculquer de nombreuses choses », a-t-il souligné. Et d’appeler « à la fin des Trente Glandeuses. Il faut cultiver l’ardeur joyeuse ».
Personne d’autre que nous mènera le combat
Afin de dresser une photographie précise de la situation actuelle, identifier les opportunités et les défis qui se présentent à l’agriculture française, le président de la FNSEA et agriculteur du secteur, Arnaud Rousseau, a complété cette première intervention. « L’agriculture est une variable d’ajustement. C’est un ovni pour les politiques dont l’appétence pour le monde agricole est en train de disparaître. Quant à l’alimentation, aux yeux de nos compatriotes, elle n’a pas de valeur. Les aléas sont là. Personne d’autre que nous ne mènera le combat », a-t-il insisté.
Enfin, une table ronde réunissant les deux intervenants précédents et Arthur Portier, consultant à Argus média, ont débattu sur la transition écologique, sujet ô combien d’actualité. « On ne considère pas assez que la transition écologique est un nouveau fonctionnement. Elle doit être considérée comme un modèle économique. Écologie et économie ne vont pas l’un sans l’autre ».
*Son prochain livre Veut-on nourrir le monde ? Franchir l’Everest alimentaire en 2050 paraîtra le 14 février.