Valérie Pécresse à la rencontre des agriculteurs
Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France, s'est rendue mardi 23 janvier à Boissy-l'Aillerie (Val-d'Oise) sur l'exploitation de Paul Dubray, président du syndicat local du Vexin et administrateur de la FDSEA.
Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France, s'est rendue mardi 23 janvier à Boissy-l'Aillerie (Val-d'Oise) sur l'exploitation de Paul Dubray, président du syndicat local du Vexin et administrateur de la FDSEA.
Mardi 23 janvier, à Boissy-l'Aillerie (Val-d'Oise), assise sur un banc dans un grand hangar de l'exploitation de Paul Dubray, conseiller départemental en charge de la ruralité et des relations avec le monde agricole, président du syndicat local du Vexin et administrateur de la FDSEA Île-de-France, Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France, écoute les doléances de la trentaine d'agriculteurs présents. « Aujourd'hui, on n'en peut plus, résume Paul Dubray. À quoi sert-on si on continue à faire venir des produits de l'étranger ? ». « Qui a envie de se faire insulter dès que l'on sort le tracteur et le pulvérisateur ? Quel jeune peut investir des montants conséquents sans avoir une rentabilité correcte par la suite ? », interroge Nicolas Hervin, vice-président de JA Île-de-France. Damien Radet, secrétaire général de la FDSEA, poursuit : « On a porté des revendications qui sont restées lettre morte. Aujourd'hui, on attend des réponses concrètes ».
Du concret, ce sont aussi les innombrables exemples de situations administratives ubuesques rapportés par les agriculteurs présents. Une éleveuse de lait bio raconte qu'elle ne peut plus vendre de lait cru à ses transformateurs habituels pour cause de nouvelle règle sanitaire. Un exploitant déplore le manque d'aide au financement de certains matériels tels que le déchaumeur. Un autre explique qu'il ne peut pas installer de panneaux photovoltaïques pour cause de véto des architectes des Bâtiments de France, et que son projet de méthaniseur est bloqué par une association environnementale. Une jeune agricultrice rapporte que son projet de production de fraises est à l'arrêt depuis trois ans. Sans parler des 17 réglementations se rapportant à la haie…
Retrouver une forme de dignité
Parfois l'assemblée sourit, comme lorsqu'un agriculteur raconte qu'il s'est fait traiter « d'assassin de vers de terre ». Le plus souvent, les mines sont graves. Les participants évoquent les couacs de transmission des dossiers entre l'État et la Région, qui retardent le paiement de leurs aides. Le constat est unanime : « Les normes tuent notre métier », dit un exploitant. Tous refusent d'être « biberonnés » avec des chèques de compensation. « Nous demandons simplement à vivre de notre métier dignement », résume Samuel Vandaele, secrétaire général de la FDSEA 77.
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« Ce qui m'inquiète le plus dans la grogne actuelle, c'est que l'on me dise que les agriculteurs baissent les bras, que ça joue sur le moral des jeunes, déclare Valérie Pécresse. Que veut dire souveraineté alimentaire s'il n'y a pas de repreneurs ? Notre sujet est de convaincre les jeunes agriculteurs que leur métier vaut la peine d'être exercé ».
La présidente de la Région présente ensuite un nouveau dispositif régional pour la transmission des exploitations et l’installation des agriculteurs : l’aide cédant/repreneur. L'idée est de donner une aide forfaitaire de 30 000 euros à un agriculteur proche de la retraite qui transmet son exploitation à un jeune, en l'accompagnant pendant deux à cinq ans. Le dispositif sera soumis au vote de la commission permanente le 31 janvier prochain.
La visite de Valérie Pécresse touche à son terme, les agriculteurs repartent, prêts à se mobiliser dès le lendemain matin.
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