Arnaud Lespagnol et Charles Perdereau
« Une pression morale insoutenable pour les agriculteurs »
Arnaud Lespagnol, président de la FNSEA de Centre-Val de Loire, et Charles Perdereau, président de Jeunes agriculteurs CVL, prennent la parole dans un contexte de ras-le-bol général des agriculteurs.
Arnaud Lespagnol, président de la FNSEA de Centre-Val de Loire, et Charles Perdereau, président de Jeunes agriculteurs CVL, prennent la parole dans un contexte de ras-le-bol général des agriculteurs.
« La France et la région Centre disposent d’une agriculture diversifiée, répondant à de multiples cahiers des charges pour de multiples types de consommations. En agriculture, la pénibilité physique a laissé peu à peu la place à la pénibilité morale. Normes drastiques, moyens de production de plus en plus limités, production en baisse, empilement de règles parfois incohérentes les unes avec les autres et inassimilables par nous, agriculteurs, tant elles sont nombreuses… Nous ne comprenons plus le projet, le sens que l’on veut donner à notre métier, les objectifs à atteindre. On nous attend sur la souveraineté alimentaire, la production d’énergie, la décarbonation, la montée en gamme… mais au quotidien notre métier est de plus en plus contesté. L’agribashing est présent au quotidien. En témoigne encore l’annulation la semaine dernière par le tribunal administratif d’Orléans des chartes riverains de la région Centre, ou encore la multiplication des réunions du collectif Bassines non merci qui s’oppose à tout projet de retenues ou encore les associations environnementalistes qui refusent tout projet d’agrivoltaïsme et de méthanisation.
En outre le monde complexe, incertain, volatil dans lequel nous vivons ajoute à la pression sociétale une pression économique forte. Chaque tentative de changement dans nos systèmes d’exploitation est une prise de risque forte.
Cette pression morale n’est plus supportable et ce n’est pas de cette manière que des porteurs de projets prendront la relève demain pour relever cet enjeu stratégique : nourrir la France.
C’est ce que dénonce la FNSEA et les JA et nous voulons que le gouvernement prenne des mesures fortes pour alléger cette pression, véritable bulldozer pour notre profession. »