Aller au contenu principal

Ovins
Une éleveuse dépitée face à la FCO-3

Alors que les cas de FCO-3 ont quasi triplé en une semaine, la Seine-et-Marne n’est pas exempte. Rencontre avec Katia Alves dont l’élevage ovin est fortement touché.

Villeneuve-les-Bordes, mercredi 11 septembre. Katia Alves a rentré en bergerie une partie de ses animaux afin de les préserver au maximum de la FCO.
Villeneuve-les-Bordes, mercredi 11 septembre. Katia Alves a rentré en bergerie une partie de ses animaux afin de les préserver au maximum de la FCO.
© L.G.-D. - Horizons

À la tête d’une troupe d’une centaine d’ovins et caprins, Katia Alves s’est installée en 2020 à Villeneuve-les-Bordes (Seine-et-Marne) dans les anciens bâtiments de la ferme de ses grands-parents.

Depuis quelques semaines, elle doit faire face à la FCO-3 (Fièvre catarrhale ovine de type 3). Une quinzaine d’agneaux et agnelles essentiellement sont morts. Seuls deux ont pu être sauvés. Le virus ne se transmet pas entre animaux mais via un moucheron actif au crépuscule et au lever du soleil quand les températures dépassent les 10 °C. « Une fois malades, les animaux maigrissent vite, peuvent boiter, ont la gorge serrée, puis bavent… En tant qu’éleveur, on se sent impuissant. La maladie est plus forte que vous et emporte l’animal en 48 heures. Et aucun traitement ne semble vraiment efficace. On se donne bonne conscience en les soignant », raconte l’agricultrice dépitée face à autant de mortalité.

Pourtant dès avril, elle a commandé des vaccins contre la FCO-8 qui ont été livrés en juillet. Courant août, dès le début de l’alerte FCO-3, elle a commandé des doses de vaccins réalisés le 17 août sur des animaux déjà affaiblis par un parasitisme fort faisant suite à la météo de ces derniers mois. Elle regrette que celle-ci soit volontaire et non obligatoire.

Si elle apprécie le groupe Whatsapp de la chambre d’Agriculture qui permet d’échanger entre éleveurs, Katia Alves ne cache pas sa colère contre la lenteur de l’État à anticiper la crise et son manque de transparence face à la gravité de la maladie pour les ruminants. « Même les résultats définitifs d'une analyse de sang sont longs à arriver. On ne devrait pas avoir de temps administratif. Les éleveurs devraient être les premiers au courant ».

Limiter les risques

Afin de limiter les risques, Katia Alves a rentré une grande partie de ses animaux en bergerie — reproducteurs, chevreaux et chevrettes sont encore dehors —, ce qui n’est pas possible partout. « Mais cela m’oblige à puiser dans mes stocks fourragers à une période où les animaux devraient être à l’herbe. De plus, en raison de la météo, je n’ai pu réaliser que deux fauches et non trois comme habituellement ».

Outre le poste alimentation, la maladie engendre différents surcoûts : la perte d’animaux, le manque d’agnelles de renouvellement, l’amaigrissement des agneaux qu’elle vend en direct… et quid de la reproduction suivante ?

Aujourd’hui, elle espère un refroidissement des températures qui rendraient moins virulents les moucherons et une immunisation grâce au vaccin (plus d’un mois étant nécessaire) sachant qu’il n’empêche pas la virémie.


Le troupeau

Si la production de viande est la principale activité de son atelier ovin et caprin, l’exploitation de Katia Alves, Les Verts pâturages, propose également une activité d’éco-pâturage. Toutefois, l’éleveuse impose trois conditions : un terrain clôturé, surveillé et un projet adossé à l’éco-pâturage, comme c’est le cas au lycée Les Pannevelles à Provins. Sa troupe se compose de trois races de moutons : solognote (race à faible effectif, très résistante et adaptée à un système mixte), ouessant (une race à faible effectif dont l’idée de participer à sa sauvegarde lui plaît) et shetland (pour sa laine très chaude). Au niveau des caprins, elle a opté pour des chèvres cachemires et des fossés, deux races rares en France. Les chevreaux sont destinés à la viande et les chevrettes sont soit gardées, soit vendues. Outre son exploitation, jusqu’à maintenant cette double active est comptable à son compte et exerce en tant que cocher lors de différentes manifestations.

Lire aussi « Nous avons fait vacciner les vaches laitières pour sécuriser la production »

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Après une édition très réussie à Guillonville l'an dernier, Jeunes agriculteurs d'Eure-et-Loir espère la même affluence pour le retour de sa Fête dans le canton de Maintenon.
Fête de l'agriculture : rendez-vous à Écrosnes dimanche
Jeunes agriculteurs d'Eure-et-Loir organise sa 38e Fête de l'agriculture ce dimanche 8 septembre dans le canton de Maintenon…
Sonchamp, commune des Yvelines, accueille cette année le Festival de la terre.
Sonchamp et Orcemont accueillent le Festival de la terre
Le Festival de la terre de JA Île-de-France ouest se produit cette année au lieu-dit L'Épinaye, entre Sonchamp et Orcemont (…
Agriculteur à Épieds-en-Beauce, Thomas Pointereau a implanté deux variétés tardives de pommes de terre qui ne seront récoltées que dans quelques jours.
Une campagne de pommes de terre compliquée et des rendements incertains
Cette année, la campagne de pommes de terre n’aura pas été de tout repos pour les producteurs du Loiret. Entre pics de chaleur et…
Le Festival de la terre, c'est ce week-end dans les Yvelines
Les Jeunes agriculteurs d'Île-de-France ouest organisent le Festival de la terre ces samedi 14 et dimanche 15 septembre à…
Samuel Vandaele (à g.), président de la FDSEA 77, et le nouveau secrétaire général, Pascal Verrièle.
FDSEA 77 : Samuel Vandaele président, Pascal Verrièle secrétaire général
La FDSEA 77 a tenu un conseil électif mardi 3 septembre. Samuel Vandaele est élu président, Pascal Verrièle devient…
Mardi 20 août, à Blois. Philippe Noyau (à g.), président de la chambre d'Agriculture régionale et Arnaud Bessé, président de la chambre d'Agriculture de Loir-et-Cher dressent le bilan des moissons 2024.
Moisson 2024 : pire que 2016
Les présidents des chambres d'Agriculture de Loir-et-Cher et de région Centre-Val de Loire ont fait le point, mardi 20 août…
Publicité