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Viticulture
Une campagne 2024 encore incertaine dans les vignes

Avec un printemps automnal et un début de campagne 2024 très humide, la situation dans les vignes n’est pas optimale. Jérôme Marcadet, vigneron à Feings (Loir-et-Cher) et président de l’ODG Cheverny/Cour-Cheverny, revient sur cette année culturale un peu particulière.

Cette campagne 2024 est pour le moment plus que particulière pour les vignerons et viticulteurs du département de Loir-et-Cher, voire plus largement de France. Alors qu’ils s’attendaient à une nouvelle année précoce, les températures plutôt basses du printemps ainsi que le manque d’ensoleillement ont retardé les échéances. « Normalement fin mai on doit être en train de palisser, mais pour ma part cela ne devrait pas arriver avant le 5 juin », affirme Jérôme Marcadet, vigneron à Feings et président des appellations Cheverny et Cour-Cheverny.

Des pluies incessantes

À cause des pluies incessantes, il est devenu très compliqué de réaliser les travaux dans les vignes. Au sein des appellations Cheverny et Cour-Cheverny, le désherbage chimique est interdit, ce qui oblige les viticulteurs à s’adapter. « À la fois, les bandes enherbées sont bénéfiques, car elles captent l’eau, mais il faut faire attention qu’elles ne concurrencent pas trop les pieds de vignes non plus. C’est un jeu d’équilibriste à bien gérer », souligne le vigneron. En moyenne, durant une campagne, Jérôme Marcadet réalise trois désherbages. Cette année, il en est déjà à deux alors que la floraison n’a même pas encore eu lieu. « L’herbe repousse très rapidement, car idéalement après un désherbage, il faudrait avoir quatre à cinq jours de temps sec, mais cette année, nous avons rarement plus de deux jours sans pluie », regrette Jérôme Marcadet. Même si pour le moment, il est encore trop tôt pour savoir ce qu’il en sera pour les vendanges prochaines, le président de l’appellation Cheverny et Cour-Cheverny s’attend à des vendanges plus tardives que les années précédentes. « Vu comment c’est parti, je pense que nous n'effectuerons les vendanges qu’à partir de la mi-septembre », prédit-il.

Bonne gestion du mildiou

La plus grande difficulté pour les vignerons et viticulteurs reste le manque de saisonnalité, et cette nouvelle campagne en est une preuve tangible. « Avant, nous avions une saisonnalité qui nous permettait de savoir ce que nous avions à faire. Depuis quelques années, on doit tous les ans s’adapter à des situations extrêmes », analyse le vigneron.

Pour le moment, le mildiou ne se développe pas encore énormément, notamment grâce à une bonne protection et une maîtrise sanitaire, mais aussi une météo avec des températures peu élevées et un manque d’ensoleillement. « Pour l’instant, la protection est bien gérée, mais c’est un vrai casse-tête. Il faut y aller entre deux averses et ce n’est pas simple. Parfois, on se lance et finalement une averse de pluie imprévue arrive », explique-t-il. Au sein des vignes, les feuilles restent « jaunasses » à cause d’un manque d’ensoleillement. De même, sur certains cépages, comme le chardonnay, on remarque des coulures, c’est-à-dire des grappes qui sont tombées. « Le manque d’ensoleillement a un côté pratique pour éviter la prolifération du mildiou, mais il empêche aussi aux pieds de se développer convenablement », détaille Jérôme Marcadet.

Attente de la floraison

Pour le moment, les pieds de gamay ou encore de sauvignon paraissent plus généreux en termes de grappes, mais il faut rester prudent d’après Jérôme Marcadet : « Tant que la floraison n’a pas eu lieu, on ne peut pas savoir ce que nous aurons ».

La floraison des vignes devrait avoir lieu prochainement, début juin. En attendant, les viticulteurs et vignerons font de leur mieux pour réaliser les travaux au sein de leurs parcelles.

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