Moisson
Un tour de moissonneuse dans le Perche avec Denis Dalibard
Installé à La Gaudaine, Denis Dalibard fait partie des agriculteurs ayant invité à vivre la moisson de l'intérieur via le site Internet moissonneuses.fr.
Installé à La Gaudaine, Denis Dalibard fait partie des agriculteurs ayant invité à vivre la moisson de l'intérieur via le site Internet moissonneuses.fr.
La récolte cette année est un peu particulière : « Je ne suis pas très motivé à attaquer, c'est bien la première fois. Quand il y a du blé, on a envie d'y aller. Mais là… Je suis plutôt pressé que ça finisse », soupire Denis Dalibard, exploitant installé en polyculture-élevage à La Gaudaine, que nous rencontrons tandis qu'il bat une parcelle de blé non loin du point culminant du département, le 18 juillet.
Partager la moisson
Ce jour-là, sur cette parcelle pentue, la machine crachera pas loin de 80 quintaux : « peut-être à cause de la pente, l'eau a ruisselé ce qui aura permis d'éviter le pire, suppose-t-il. Sinon, en moyenne, ce n'est pas bon, autour de 60 quintaux et en colza j'ai pris une tôle, seulement 22. Les parcelles sont sales mais dans les côtes nous n'avons jamais pu passer… On nous conseille souvent de décaler les dates de semis mais j'ai l'impression que cette année, ça va semer tôt en octobre ».
Si Denis Dalibard semble pressé que cette moisson s'achève, cependant, comme près de cent cinquante de ses collègues dans l'Hexagone, l'agriculteur percheron s'est inscrit pour participer à l'opération initiée par Intercéréales, visant à inviter les curieux à partager le temps des moissons avec un agriculteur via le site Internet moissonneuse.fr : « Je suis partisan de la communication positive, pointe celui qui fait aussi partie de l'association France AgriTwittos. C'est important et ça ne coûte rien. Et puis cela permet de voir du monde ».
Et ça a plutôt bien fonctionné pour lui. De fait, il a invité dans sa machine une famille ardéchoise en vacances avec leur enfant dans le Perche, « des agriculteurs qui ne connaissaient pas le monde des céréales et leur gamin passionné par ce qu'il voyait », et une ex-parisienne et son enfant qui se sont installés en Eure-et-Loir à la suite de l'épisode Covid-19.
Le moral remonté
« C'est chouette, nous avons vu du monde, mes collègues euréliens ont visiblement eu moins de chance, constate-t-il. Et je crois que l'on a rendu des gamins heureux. En tout cas, ils nous ont remonté le moral parce qu'il n'est pas très bon en ce moment. Tous ont été très gentils, on a discuté de toutes sortes de choses, du métier mais surtout on a bien rigolé ». Et ça, c'est chouette…