Semences
Un rallye méteil pour ouvrir le champ des possibles
Le groupe 30 000 Spfhere a organisé un rallye de deux jours en Loiret, visant à comparer plusieurs mélanges implantés dans différentes exploitations
Le groupe 30 000 Spfhere a organisé un rallye de deux jours en Loiret, visant à comparer plusieurs mélanges implantés dans différentes exploitations
Le groupe 30 000 SPFHERE* a mis en place à l’automne 2020 dans plusieurs exploitations du Loiret, des mélanges identiques (céréales et protéagineux). L’objectif est d’analyser le comportement de mélanges certifiés, semés à la même période, et de les comparer à des mélanges de ferme.
Jeudi 15 et vendredi 16 avril, il était possible pour les éleveurs du département de visiter les différents sites de démonstration.
Anne-Aël Le Meur, conseillère fourrages à la chambre d’Agriculture du Loiret et animatrice de SPFHERE, détaille les ambitions de ce groupe : « Nous avons constitué un groupe de polyculteurs-éleveurs afin de démontrer que des exploitations produisant des céréales et des fourrages pouvaient atteindre des Indicateurs de fréquence de traitements phytosanitaires (IFT) bas. Pour les méteils, d’une année à l’autre, les agriculteurs gardent une partie de leur semence pour ressemer, ce qui créé des mélanges fermiers. L’initiative de ces deux journées est de comparer ces mélanges fermiers avec des mélanges de semences certifiées pour voir si on perd ou non en qualité et quantité ».
Durant deux jours, le rallye s’est rendu dans huit exploitations loirétaines où les différents mélanges avaient été semés. Les agriculteurs participant au projet étaient évidemment au rendez-vous mais également des agriculteurs potentiellement intéressés par la pratique.
Jean-Marc Lemaire est membre du groupe 30 000 SPFHERE. Il explique les raisons qui l’ont poussé à participer à ce projet : « J’exploite du méteil depuis six ans et je voulais savoir si j’avais le bon mélange. Nous avons donc procédé à différents protocoles (dose et mélange), semé différentes variétés pour voir ce qui ressortait le mieux sur mon exploitation ».
Basé à Auvilliers-en-Gâtinais, l’agriculteur a testé sept mélanges différents sur deux hectares de ses parcelles.
« Cela demande du temps, précise-t-il, mais ça permet de faire progresser le groupe et chaque agriculteur individuellement. On acquiert ainsi des références et nous pouvons comparer nos essais. De plus, cette expérimentation est suivie par une conseillère qui nous aiguille. Il s’agit de jouer le jeu du collectif pour faire progresser tout le monde et en tirer des bénéfices pour son exploitation ».
Si cette expérimentation est une aubaine pour les agriculteurs qui peuvent tester des semences délivrées gratuitement, c’est aussi une chance pour les semenciers de constater l’impact de leurs mélanges dans les parcelles.
Baptiste Piaget travaille pour Semences de Provence. Il explique en quoi ce type de projet est intéressant pour lui : « Anne-Aël Le Meur m’a contacté en août dernier pour que je participe aux essais dans l’intérêt des éleveurs locaux. Le cœur d’activité de Semences de Provence est le sorgho (grain et fourrager). Il représente plus de 60 % de notre chiffre d’affaires. Mais depuis quelques années, nous avons fait le choix de diversifier notre gamme avec des fourragères. C’est pour cela que nous proposons désormais des mélanges tout faits comme des méteils type Tritimix. »
D'ajouter : « Dans la gamme fourragère, nous cherchons à travailler sur des espèces qui vont être un peu plus résistantes aux conditions limitantes telles que la sécheresse ou la chaleur. Dans le cadre de cette expérimentation, nous avons fourni des semences expérimentales à la chambre d’Agriculture du Loiret ».
Le semencier avoue être content des résultats : « C’est la première fois que Semences de Provence participe a un essai avec ces produits dans le Loiret. Cela nous permet d’analyser les produits au champ : leur comportement et leur présence ».
Les plants seront récoltés fin avril pour déterminer leurs valeurs alimentaires et leur biomasse afin de comparer les mélanges.
Ce rallye était également l’occasion d’observer des prairies implantées en 2019 sous couvert de méteil, une pratique qui permet de décaler les dates d’implantation de prairie au début d’automne plutôt qu’à la fin de l’été, une vraie réussite étant donné les conditions climatiques estivales des trois dernières années.
*SPFHERE : Systèmes de production fourragers et herbagers économiquement rentables et écologiques