Élevage
Un Rallye fourrages, des possibilités pour les éleveurs
Le groupe Herbe et fourrages de la chambre d'Agriculture d'Eure-et-Loir a participé au Rallye fourrages organisé le 6 mai, autour de solutions originales, entre Thiron-Gardais et La Gaudaine.
Le groupe Herbe et fourrages de la chambre d'Agriculture d'Eure-et-Loir a participé au Rallye fourrages organisé le 6 mai, autour de solutions originales, entre Thiron-Gardais et La Gaudaine.
Autonomie, tel était le maître mot du Rallye fourrages qu'organise le 6 mai pour les membres du groupe Herbe et fourrages de la chambre d'Agriculture d'Eure-et-Loir, son animateur Philippe Loquet.
Quatre étapes sont inscrites au programme. La première se déroule sur une parcelle du Gaec des Debres, non loin de Thiron-Gardais, autour d'un essai de différents mélanges de méteils*.
Trop froid, trop sec
Mais avant tout, l'animateur fait un point météo : « Le facteur limitant numéro un cette année pour la pousse de l'herbe, c'est le froid. Le second, le cumul des précipitations. Normalement, avril fait toute la production de fourrage, autant de handicaps expliquent pourquoi nous en sommes là », pointe le technicien.
Au fil de la journée, plusieurs solutions sont montrées pour pallier ces difficultés récurrentes à un moment ou à un autre de la saison, depuis quelques années.
Ainsi, partant du constat que ces aléas n'empêchent pas la pousse des céréales, Philippe Loquet fait la promotion des méteils : « C'est l'assurance tous risques en système fourrager. L'important est de savoir au départ quelle sera son utilité. Et vous pouvez faire tous les mélanges que vous voulez, c'est la date de récolte qui va faire la valeur du méteil. Semé en fin d'été ou à l'automne, on est sûr que ça va pousser ».
Sur cet essai, huit modalités différentes sont semées, les mêmes dans les six départements de la région, à fin de comparaison.
La deuxième étape, sur une autre parcelle à Thiron-Gardais, a mis en lumière une technique pour donner de la valeur aux premières fauches d'une parcelle de luzerne.
L'éleveur Yohann Serreau y a semé d'abord un mélange de semences fermières de méteil, à la volée, avant d'implanter sa luzerne qui restera sur place trois ans. « C'est une bonne idée pour enrichir les débuts de la luzerne, lors de la première coupe voire de la seconde », pointe Philippe Loquet.
Fractionner ou non
Une autre étape a été décrite ensuite par le référent Herbe et fourrages. Il s'agit d'un essai de différentes espèces, ou mélanges, à base de colza fourrager, de ray-grass d'Italie (RGI) et différents trèfles. La comparaison portait sur l'avantage de fractionner les fauches ou non.
La réponse semble positive pour le RGI seul ou en mélange et négative pour les trèfles seuls. La quatrième étape, à La Gaudaine, pourrait donner des idées à plus d'un éleveur (voir ci-dessous) et la cinquième également.
Pour cette dernière halte, le petit groupe s'est retrouvé sur une parcelle où avait été implantée une orge hybride Hyvido. Semée en octobre sur quatre parcelles percheronnes, elle a ensuite été fauchée, avant le stade deux nœuds, entre le 15 et le 22 avril.
Cette première fauche a permis de récolter entre deux et trois tonnes de matière sèche à l'hectare. L'orge ensuite, devrait poursuivre sa vie jusqu'à la récolte… Une bande témoin a été conservée par Yohann Serreau pour mesurer la différence de rendement.
Foin de l'exotisme
Si la plupart de ces essais attendent encore la mesure de résultats, pour Philippe Loquet ce rallye illustre qu'il y a plein de possibilités : « Ce qui compte c'est d'être opportuniste, dans le tempo. Et souvent maintenant on va chercher des choses exotiques, que l'on ne maîtrise pas bien, parfois inadaptées, alors que vous avez tout chez vous ».
*Ce nom était réservé autrefois au mélange de blé et de seigle, aujourd'hui, le méteil désigne une association d'une ou plusieurs céréales avec une ou plusieurs légumineuses ou protéagineuses.