Agronomie
Un Rallye colza qui ouvre des perspectives de recherche
L'ultime étape du Rallye colza organisé par la chambre d'Agriculture d'Eure-et-Loir depuis le début de la campagne, s'est déroulée le 29 mars à l'Eplefpa de La Saussaye, à Sours.
L'ultime étape du Rallye colza organisé par la chambre d'Agriculture d'Eure-et-Loir depuis le début de la campagne, s'est déroulée le 29 mars à l'Eplefpa de La Saussaye, à Sours.
L'expérimentation est depuis longtemps dans l'ADN de la chambre d'Agriculture d'Eure-et-Loir. Or, le Rallye colza qu'elle a organisé ces derniers mois, prouve que dans ce domaine elle est toujours capable d'innover.
En effet, au lieu que les problématiques testées tombent d'en haut, le pôle agronomique de la Chambre s'est appuyé sur les exploitants pour monter toute une série d'essais.
Une vingtaine d'agriculteurs se sont engagés dans la démarche au début de la campagne colza, sur vingt-sept de leurs parcelles.
Première tête d'assolement
Pour exposer les premiers résultats obtenus devant les agriculteurs, des élus du territoire, des techniciens et de nombreux professionnels de la filière semences, un rendez-vous a été organisé le 29 mars, à l'Eplefpa de Chartres-La Saussaye.
Il y a été rappelé d'abord que pour de nombreux exploitants du territoire, cette culture était la première tête d'assolement, donc indispensable. Et que pour diverses raisons, depuis quelques années, sa culture était de moins en moins évidente…
D'où l'intérêt de dégager des pistes, des leviers, des astuces, pour améliorer les pratiques. Aussi, les inséparables agronomes qui ont chapeauté ce rallye, Julien Charbonnaud de Terres Inovia et Dominique Delaunay de la chambre d'Agriculture, sont entrés dans le vif du sujet en relatant les faits marquants des trois rendez-vous organisés au champ.
Six thématiques ont été repérées : l'association avec des plantes compagnes, la mise en place d'une bande sans herbicide, la comparaison de variétés, le mode d'implantation, l'incorporation d'un engrais au semis et la combinaison de différents facteurs.
Pour Julien Charbonnaud : « L'Eure-et-Loir est le premier département de France en colza. Et les problématiques arrivent, a-t-il relevé. L'idée de ce rallye était de se promener dans la plaine, raconter ce qu'il s'est passé lors des différentes visites, partager les bonnes volontés des exploitants. Nous avons découvert des choses, parfois de façon fortuite, mais qui donnent à réfléchir et apportent de nouvelles données ».
Une dynamique créée
« Nous allons essayer de tout suivre jusqu'au bout, parfois avec la mini-moissonneuse pour des relevés précis de rendement, a promis Dominique Delaunay, qui a déjà fait un compte-rendu exhaustif de chaque modalité.
Et il y a déjà des agriculteurs qui ont des idées pour l'année prochaine, preuve qu'une dynamique s'est créée ».
Cependant, a averti Julien Charbonnaud : « Attention, nous sommes toujours dans un contexte particulier, si on peut reproduire, ce ne sera pas une photocopie. Le chiffre après la virgule peut faire une grosse différence ».
Les solutions émergent
Le président de la chambre d'Agriculture d'Eure-et-Loir a conclu la réunion en salle en parlant du Contrat de solutions élaboré par la FNSEA et de nombreux partenaires : « C'est en travaillant ensemble, en combinatoire, que les solutions émergent. Avant, tout le monde travaillait en silo. À mon sens, ce Rallye colza est une version concrète du Contrat de solutions ».
Après cela, tout le monde s'est retrouvé sur l'exploitation pédagogique du lycée où ont été expliquées les expérimentations mises en place sur deux systèmes.
L'un où l'on transfère des pratiques connues, l'autre, plus innovant, où la prise de risque va beaucoup plus loin… Un peu comme certains agriculteurs expérimentateurs de ce Rallye colza.
Le 29 mars, à Sours. À l'issue des exposés en salle, le chef de culture de l'exploitation pédagogique de La Saussaye, Pierre Minsat (à d.), a présenté le matériel utilisé pour le désherbage mécanique.