Un nouveau projet agrivoltaïque à l'est du Loiret
Sept céréaliers loirétains ont décidé de créer la Bergerie d'Edmond, un projet agrivoltaïque qui devrait voir le jour en 2027.
Sept céréaliers loirétains ont décidé de créer la Bergerie d'Edmond, un projet agrivoltaïque qui devrait voir le jour en 2027.
En 2020, dans l’est du département, sept agriculteurs se sont regroupés en association, appelée la Bergerie d’Edmond, afin de mettre sur pied un projet agrivoltaïque. Présents lors de la plateforme Adarel du 2 juin, les membres de l’association ont pu présenter leur initiative aux agriculteurs. Leur objectif ? Faire germer une idée similaire dans la tête des exploitants du département et ainsi espérer voir naître de nouveaux projets en faveur de l’élevage et de la production d’électricité verte. « Nous voulions démontrer que l'agrivoltaïsme peut représenter une opportunité pertinente pour certaines exploitations en recheche de nouvelles solutions face aux aléas climatiques et économiques », détaille Gilles Van Kempen, l'un des sept instigateurs de ce projet et président de l'association.
Réintroduire une activité élevage…
Composée d'Henri et Louis-Charles Ganzin, Gilles Van Kempen, Philippe Charaix, Frédéric et Mathieu Dumez et de Samuel Margueritte, la Bergerie d’Edmond a vu le jour grâce à la volonté de ses fondateurs de réintroduire des animaux dans leur système d’exploitation. « Historiquement, toutes nos exploitations étaient en polyculture-élevage, explique Gilles Van Kempen. Ce sont nos parents, voire nos grands-parents, qui ont fait le choix de retirer cette activité pour se consacrer uniquement aux grandes cultures. Nous nous apercevons désormais que nous avons du mal à valoriser nos zones intermédiaires. Il nous manque une activité d'élevage pour fixer de l'azote dans nos sols et réintroduire de la matière organique ».
Aujourd’hui en attente du feu vert administratif pour lancer ses travaux, la Bergerie d’Edmond s’étendra sur 111 hectares de prairies photovoltaïques, répartis en cinq îlots de 10 et 50 hectares, au nord de Châtillon-Coligny (Loiret). Près de 800 brebis devraient venir pâturer ces parcelles. Six kilomètres de haies seront plantés en faveur de la biodiversité.
… et valoriser des projets agricoles
Lancée à l’été 2020, après de très mauvaises récoltes, la Bergerie d’Edmond accueillera l'équivalent de 30 hectares de panneaux solaires répartis sur les 111 hectares de surface au global. « Le but de ce projet agrivoltaïque est de laisser la plus grande place à la partie agricole, souligne Gilles Van Kempen.
Avec un point bas à 1,20 mètre et un point haut à 3,20 mètres, les panneaux sont dimensionnés pour assurer le passage en toute sécurité des animaux. Chaque ligne de panneaux sera espacée de 6 mètres afin de pouvoir travailler aisément avec un tracteur ». Enfin, tous les panneaux seront équipés d’un mono-pieu pour faciliter les travaux agricoles et limiter l’impact agronomique sur les sols.
« Nous ne souhaitons pas transformer nos exploitations, précise l’agriculteur, mais seulement une petite partie de nos surfaces que nous mettons en commun ». Aujourd’hui employé à la Cuma du Ronceau, Samuel Margueritte s’installera à la Bergerie d’Edmond en tant qu’éleveur. Ce projet permettra également de dégager de la rentabilité afin que les sept agriculteurs puissent concrétiser leurs propres projets. L’installation des prairies et le raccordement électrique sont prévus en mai 2027. Enfin, en 2068, date de fin du projet, l'ensemble de la centrale sera démontée et les terres seront restituées dans leur état initial.
Pourquoi Edmond ?
Mais alors, pourquoi avoir choisi de baptiser ce projet « La Bergerie d’Edmond » ? La réponse est simple : Alexandre Edmond Becquerel, physicien français, a découvert l'effet photovoltaïque en 1839. Son père, Antoine César Becquerel, était quant à lui né en 1788 à Châtillon-Coligny (Loiret).