Un forum riche en innovation !
La deuxième édition du Forum e-vegetal s’est tenue jeudi 29 mars au centre de conférence d’Orléans.
Le pôle de compétitivité Vegepolys, AgreenTech Valley et les Champs du Possible, avec le soutien de la région Centre Val de Loire et Orléans Métropole ont organisé la deuxième édition du Forum e-végétal « le carrefour Végétal et digital » jeudi 29 mars au Centre de conférences d’Orléans. Le forum, en partenariat avec le Crédit agricole, Enedis, Axéréal et Orange, était un village de plus de 32 experts, plus de 300 participants et plusieurs conférences.
«Le forum e-vegetal est un événement tournant sur la région et concerne les technologies du numérique au servie des productions végétales de demain » assure Jean-Michel Gallier, président de l’AgreenTech Valley. « C’est important pour nous de démontrer au plus grand nombre d’agriculteurs, de producteurs, quelles sont les solutions qui s’offrent à eux pour appuyer leurs travaux et leurs décisions. Le numérique n’a pas la vocation de remplacer l’Homme. C’est d’apporter une bonne dynamique à l’entreprise» précise-t-il.
Les trois partenaires, Vegepolys, AgreenTech Valley et les Champs du Possible se sont associés pour permettre aux producteurs et acteurs du numériques d’échanger, d’assister à des retours d’expériences et de découvrir des solutions numériques innovantes. « Il est important pour nous que l’utilisateur final, l’agriculteur, le producteur, soit au cœur de nos réflexions afin que les outils développés partent d’un besoin concret » poursuit-il. « Aujourd’hui, il est possible de capter de plus en plus de données mais l’enjeu est de définir celles qui sont pertinentes, rentables, utiles, compatibles avec des outils d’aide à la décision par exemple. Ce Forum a vocation à éclairer chacun » indique Yves Gidoin, président de Vegepolys. « Le Campus Les Champs du possible poursuit un triple objectif à travers son implication dans le Forum e-végétal, fédérer un réseau d’acteurs du numérique et du monde agricole, encourager et accompagner le développement de projets innovants sur le territoire et être reconnu comme une ressource majeure dans la construction de l’agriculture de demain » souligne Franck Trainson, secrétaire des Champs du possible.
« Cet événement nous l’avons voulu car nous avons une grande région agricole. Il y a une nécessité absolue de faire évoluer, fédérer et converger ces initiatives. Cette manifestation gagne en ampleur et l’enjeu du numérique dans l’agriculture régionale est vital » avoue le vice-président de la Région Centre Val de Loire, Harold Huwart. « Nous ne devons pas rater cette étape et condamner notre agriculture à un déclin préoccupant » poursuit-il.
Retour d’expérience sur l’utilisation du numérique au service du végétal
✓ Collecte des données
Sencrop est une équipe de 15 personnes qui se dédient aux stations météos connectées. «L’intérêt d’avoir une station connectée à la parcelle se base sur trois points ; bénéficier d’une meilleure organisation quotidienne, d’avoir une meilleure gestion de tous ces intrants et de son irrigation et un suivi et une traçabilité » explique Nicolas Maupu responsable commerciale Centre et Grand Ouest à Sencrop. La station météo est composée de multi capteurs, de la génération et la transmission des données, l’autonomie et la géo-référence. « Nous avons une application disponible sur smartphone, tablette et ordinateur qui permet de récolter des données de pluviométrie, la température, l’hygrométrie et le vent. L’objectif est de récupérer des données de la façon la plus simple possible »poursuit-il.
« La donnée météo est un point essentiel quand on est cultivateur puisque nos productions sont liées à la météo. Ce qui m’a plu, c’est la démarche de commercialisation. Je l’ai testé pendant 3 mois et après je l’ai adopté » avoue Rémi Dumery, agriculteur. « Avec tous ces nouveaux outils, il faut que l’agriculteur trouve un usage. La climatologie nous permet de travailler avec plus de précisions. Ainsi on peut prévoir des stades de développement de nos plantes» assure-t-il.
Il est possible de partager ses données Sencrop entre utilisateurs mais uniquement entre eux. « Nous avons des données structurées, à la journée, semaine, mois, et on peut les faire circuler dans différents outils » insiste Rémi Dumery.
Coupler ce modèle là avec des modèles agronomiques va offrir davantage de valeur ajoutée aux produits. « L’équipe d’agronomes et les différents partenaires d’Axereal ont développé un outil pour aider les agriculteurs à déterminer quand il est utile d’intervenir contre les maladies du blé » précise Caterine Deschamps, directrice agronomie et innovation à Axereal. « Pour arriver à développer ce programme, il nous faut des données et notamment des données météos » assure-t-elle. Ce procédé évite des traitements inutiles ou que l’agriculteur ne traite trop tard, la maladie a eu le temps de se développer. Evidemment, pour que cet outil fonctionne, il faut que toutes les données d’entrées soient très précises.
✓ Vente en ligne
Le Comparateuragricole.com a été crée en avril 2016. C’est le premier site internet qui permet aux agriculteurs de vendre en ligne leurs camions de blé, orge, colza, maïs…. En 2 ans, 2500 agriculteurs deviennent clients et commercialisent plus de 150 000 tonnes de céréales sur la plateforme et 40 000 tonnes d’engrais. «Nous ne nous sommes pas dit la France est à nous mais juste la Beauce est nous » débute Pierre Antoine Foreau, président fondateur de Comparateur Agricole et fils d’agriculteur en Eure et Loire. « L’idée était de proposer un prix transparent, accessible en toute simplicité, au départ des fermes. Nous nous sommes lancés sur trois départements uniquement. Nous voulions rendre service aux agriculteurs grâce à nos retours d’expériences» indique-t-il.
«C’est hyper intuitif et très efficace. En 5 minutes, j’ai vendu 10 camions ou 2 au départ de ma ferme. Il faut avoir une certaine organisation de travail en amont avant de se lancer dans la vente en ligne, il faut savoir ce que l’on a en stock ou sortie récolte. Il faut avoir un certain état d’esprit et des installations qui peuvent permettre le stockage » raconte Xavier Chabannes, agriculteur.
✓ Outil d’aide à la décision
Promété a été crée en 2004, met en place chaque années des essais en grande parcelles pour contrôler la pertinence et le retour sur investissement de ses OAD. « Nous obtenons des mesures pour ensuite les analyser et prendre des décisions pour améliorer le process » Clément Bertrand, technicien Promété. Promété travaille surtout avec la viticulture mais pas seulement. « Notre métier est de développer des modèles de prédictions des risques maladies » conclut-il.
✓ Agriculture de précision
Le développement de l’informatique embarquée, des capteurs, des solutions numériques transforme le travail du monde agricole. La chambre d’agriculture du Loiret est convaincue que l’agriculture de précision va permettre d’accroître la compétitivité de la ferme Loiret. D’ailleurs, la Chambre a investit dans un drone mais aussi dans un robot désherbeur. « Nous avons commencé à travailler sur ce sujet-là en 2011 » indique Sylvain Deseau, conseiller à la chambre d’agriculture du Loiret. « Nous avons des services concrets à proposer comme les cartes de sols que l’on fait avec un capteur de conductivité et que l’on complète avec le travail de notre pédologue. Ces cartes de sols on les utilise sur différents niveaux de modulation (irrigation et fumure de fond également) » explique Sylvain Deseau.
«Pour moi, tous les ingrédients étaient réunis pour que je me lance. J’avais la connaissance technique et en plus j’ai une ferme avec des champs très hétérogènes. Avec ce type de sol, on peut avoir une rentabilité rapide de ces outils de précision » raconte François Billau, agriculteur. «J’ai commencé par faire une mesure de conductivité de mes sols en 2008 et ensuite je les ai interprété avec l’aide de la Chambre » poursuit-il. Le potentiel en blé sur ces parcelles varie de 60 à 90 quintaux, grâce à l’agriculture de précision, François Billau optimise ses parcelles à 90 et réduit ses charges sur les autres.