Télévision
Un doc à propos du glyphosate samedi sur Public Sénat
La chaîne Public Sénat diffuse ce samedi le documentaire d'Isabelle Vayron La Beauce, le glyphosate et moi, qui fait la part belle à la parole des agriculteurs dont un certain Bertrand Petit.
La chaîne Public Sénat diffuse ce samedi le documentaire d'Isabelle Vayron La Beauce, le glyphosate et moi, qui fait la part belle à la parole des agriculteurs dont un certain Bertrand Petit.
Bertrand Petit a été le seul agriculteur du documentaire d'Isabelle Vayron à accepter d'être filmé lors de son utilisation du glyphosate.
Le documentaire d'Isabelle Vayron La Beauce, le glyphosate et moi est diffusé ce samedi à 21 heures sur la chaîne de télévision Public Sénat.
Résidant en Eure-et-Loir, la documentariste a pris le temps d'aller à la rencontre de différents agriculteurs du département pour leur donner la parole.
« J'avais envie de faire un film sur le glyphosate du point de vue du consommateur et de l'agriculteur, explique-t-elle. Je voulais comprendre pourquoi il y avait autant de résistance à son interdiction. Nous, consommateurs, qui n'avons pas envie d'avoir de pesticides dans nos assiettes, nous ne comprenons pas pourquoi c'est si long ».
Sa volonté de comprendre sans jamais condamner, d'écouter la parole de chacun, est tout ce qui fait l'intérêt de ce documentaire.
Si Isabelle Vayron ne cache pas son opposition à l'utilisation de ce produit, on perçoit néanmoins le doute s'immiscer en elle et le film n'est jamais militant : « Il n'était pas question de pointer les agriculteurs du doigt, affirme-t-elle. Et, si ce n'est pas dit explicitement dans le documentaire, j'ai fait attention à ce qu'il y ait des représentants des trois syndicats agricoles. C'était important pour moi ».
Et c'est ainsi que le président de la FNSEA d'Eure-et-Loir, Bertrand Petit, se retrouve être l'un des acteurs de ce documentaire.
Et il n'a pas hésité à témoigner. Il est d'ailleurs le seul protagoniste à avoir accepté d'être filmé tandis qu'il utilise du glyphosate sur une de ses parcelles.
« J'ai donné mon accord tout de suite, reconnaît Bertrand Petit. Si tout le monde refuse, on n'en parlera jamais. Et je savais que ce serait un film sur la longueur, équilibré. Je lui ai fait confiance. Bien sûr, j'ai eu un peu peur que ce soit un film à charge, mais si on ne montre pas ce que l'on fait, on dira que l'on a des choses à cacher. Alors oui, j'ai pris un risque », assume-t-il.
À l'invitation de Bertrand Petit, la documentariste suit également la série de tests urinaires pratiqués par une douzaine d'agriculteurs euréliens.
Il s'agissait pour eux de contrer la campagne des « pisseurs de glyphosate involontaires » menée par des militants anti-pesticides, en faisant analyser leurs urines selon une méthode fiable, la chromatographie, en plus du test Elisa pratiqué par ces « pisseurs » (voir notre article de mars 2020).
Et Isabelle Vayron se soumet également au test. Elle témoigne alors que quand la chromatographie ne détecte aucune trace de glyphosate dans ses urines, le test Elisa en relève 0,4 ng/l... Étayant ainsi la démarche des agriculteurs.
Le président de la FNSEA d'Eure-et-Loir voit dans ce documentaire une évolution dans le bon sens : « Le film pose des questions. Je trouve qu'il y a de plus en plus de journalistes qui vont vers les sujets sensibles, sans aprioris, et qui ont de l'audace. C'est sûr que cela va surprendre des gens que l'on ait participé à un film, mais à partir du moment où l'on n'a pas honte de ce que l'on fait... »
Il poursuit : « Ce que j'avais envie de prouver aussi, c'est que l'on peut se mouiller, même à cette époque où l'on dézinguait le glyphosate à tout va. C'est une façon d'agir. Et pour une fois, on va parler de la Beauce à la télé ! ».