Négoce
Un demi-million de tonnes collectées pour Cereapro.com
Pierre-Antoine Foreau et Vincent Guilhem font le point, le 3 juillet à Chartres, sur la campagne 2022-2023 de leur négoce en ligne Cereapro.com.
Pierre-Antoine Foreau et Vincent Guilhem font le point, le 3 juillet à Chartres, sur la campagne 2022-2023 de leur négoce en ligne Cereapro.com.
«Le 8 juin dernier, nous avons organisé notre septième réunion de fin de campagne, rembobine le responsable du négoce en ligne Cereapro.com, Pierre-Antoine Foreau, que nous rencontrons dans ses locaux chartrains le 3 juillet. L'année 2022-2023 a été riche, bonne en rendements et hétérogène en qualité mais gérable. Et à la fin, nous avons atteint 500 000 tonnes de collecte, soit 70 000 tonnes de plus que l'an passé. C'était un objectif d'atteindre ce demi-million de tonnes et ça conforte la position de Cereapro dans l'écosystème des acheteurs de céréales ».
4 800 agriculteurs
À ce jour, le négoce en ligne travaille avec 4 800 agriculteurs « qui doivent rester ouverts et avoir plusieurs acteurs sur leurs exploitations. C'est important de pouvoir comparer plusieurs acheteurs et différents fournisseurs en appro pour être sûr d'être sur le bon cheval, souligne-t-il. Les agriculteurs qui travaillent avec nous doivent être autonomes et avoir une capacité de stockage. Ils sont libres sur un marché libre, à nous d'êtres compétitifs par le prix, le relationnel et le service ».
Plus d'un an après le début du conflit en Ukraine, cette campagne a tout de même été marquée par de fortes variations de prix : « Le marché a intégré le conflit et la tendance est clairement baissière avec de forts aléas, jusqu'à 20 euros/tonne dans la journée en colza. Si on n'a pas de plateforme réactive, c'est très difficile de proposer une offre cohérente à un agriculteur. D'ailleurs, les relations avec nos clients ont changé, ils nous demandent plus notre sentiment sur les marchés. Nous accompagnons de A à Z la commercialisation mais nous n'avons pas de boule de cristal », regrette Pierre-Antoine Foreau.
18 000 camions
Cet accompagnement passe depuis le début par un bulletin hebdomadaire d'analyse du marché « et nous lui avons ajouté une ferme pilote, fictive, que l'on anime. Elle permet aux agriculteurs de se comparer. Il y a tellement de fluctuations que les exploitants se demandent toujours s'ils ont pris la bonne décision. D'ailleurs, nous nous posons la question de mettre en place un prix moyen, même si ce n'est pas vraiment notre boulot… ».
Si l'évolution des volumes est une satisfaction, « l'enjeu, c'est aussi la qualité de service derrière, note Vincent Guilhem, en charge de l'exécution. Notre équipe logistique a mis sur les routes 18 000 camions sur cette campagne avec de gros afflux. Depuis deux ans, les meilleurs prix sont concentrés sur juillet à septembre. Cette année, ce sera plus étalé. Et nous avons réussi à bouger ces 500 000 tonnes tout en camion ».
La partie appro du négoce en ligne, lancée il y a quatre ans avec une structure dédiée, et qui concerne les engrais, semences et phytos, se développe également avec un chiffre d'affaires multiplié par deux. Cette campagne a été marquée par les risques de rupture d'approvisionnement. Parallèlement, le négoce en ligne a mis en place une série de parcelles d'essais variétés en blé, orge et maïs.
Décarbonation
Enfin, Cereapro s'est rapproché de Cargill pour adopter un outil de rémunération carbone différent du label éponyme, géré à la parcelle : « Sa mise en place est très simple et le respect du contrat sur cinq ans sera vérifié par satellite. On est sur du concret. Déjà quarante-huit agriculteurs nous suivent », se réjouit Pierre-Antoine Foreau.