Un début de moisson semé de doutes
La récolte a démarré en Loiret avec les orges d'hiver. Rencontre avec quelques agriculteurs loirétains en pleine moisson.
La récolte bat son plein. Ce moment si particulier de la campagne est à ce jour rempli de doutes. Difficultés de semis des céréales d’hiver puis des cultures de printemps, invasions de ravageurs, jaunisse nanisante de l'orge (JNO), météo compliquée à gérer avec des coups de froid, des coups de chaud, trop d’eau, trop de sec… Globalement la campagne 2019-2020 a été compliquée à gérer. En Loiret comme ailleurs en région Centre Val-de-Loir, les agriculteurs redoutent une moisson décevante… En attendant, chacun s’affaire dans les champs pour faire en sorte que cette récolte soit la meilleure possible.
Les céréaliers Hervé Nouvellon et Thierry Dumez travaillent ensemble depuis plus de 20 ans sur la commune de Châtillon-Coligny. Cette moisson qui vient de débuter est pour le moment « assez décevante, avec 30 quintaux sur l’orge d’hiver contre 75 l’année passée », annonce Thierry Dumez avant d’ajouter : « Avec l’arrêt des néonicotinoïdes, on n’a plus de réels moyens de pression contre les pucerons… Afin de moins intervenir, j’ai fait le choix de reculer de 15 jours la date de semis, mais ce décalage joue en notre défaveur, avec 20 % de perte par rapport à une année normale ».
À Autruy-sur-Juine, Patrick Langlois et Jérémy Vié ont inauguré leur nouvelle moissonneuse : une New Holland CX8.70. Reçue à la fin du confinement, elle va avaler près de 300 ha répartis sur trois exploitations. « On vient à peine de commencer et c’est très moyen, voire même très mauvais pour certains », s’inquiète Patrick Langlois avant d’ajouter : « Ça va du catastrophique au très moyen, de 45 à 75 quintaux pour l’orge ». Pour cette moisson 2020, le fils de Patrick Langlois, Grégoire, vient leur donner un coup de main. « Je suis heureux de faire cette moisson avec deux jeunes, souligne Patrick Langlois. Ce mélange générationnel permet un tuilage entre expériences passées et nouvelles technologies ».
Pierrick Pigot, Jeune agriculteur fraîchement installé à Courtenay (Loiret), fait sa première moisson sur une centaine d’hectares. « Ça se passe plutôt bien, mais j’aurais préféré de meilleurs rendements pour les orges ». Les premiers échos sur le secteur du Gâtinais estiment 20 % de moins par rapport à une année normale…
À Coullon, Raphaël Ramond moissonne les colzas sur ses terres solognotes. Comme un peu partout, les rendements ne sont pas vraiment au rendez-vous : « Je pense que je vais faire 45 quintaux sur l’orge d’hiver et j’espère arriver à 20 quintaux de moyenne sur le colza… C’est donc pour le moment pas terrible ». Lui qui a arrosé trois fois le blé et l’orge de printemps espère que ça va « sauver les rendements » et lui permettre d’atteindre une moyenne de 65 quintaux pour le blé.