Semences certifiées.
Un chiffre d'affaires de 3,2 milliards d'euros pour la filière semences et plants française
En 2012-2013, la filière semences et plants a connu un taux de croissance de 8 % et son excédent commercial, 836 millions d'euros, a enregistré une progression de 39 % !
Le Gnis, Groupement national interprofessionnel des semences et plants, vient de publier son rapport annuel 2012-2013. On y apprend, qu'au niveau national, le chiffre d'affaires du secteur semences et plants s'élève à 3,2 milliards d'euros, en hausse de 8 % par rapport à l'exercice précédent. À titre de comparaison, en 2012, la valeur de la production agricole (produits végétaux) était de quarante-cinq milliards d'euros.
La France est le premier producteur européen de semences d'espèces agricoles avec une surface de 319.460 ha, soit 16 % de la superficie dédiée en Europe. En 2012-2013, le secteur semencier hexagonal a contribué pour 17 % à l'excédent commercial du secteur des produits agricoles, sylvicoles et piscicoles. Les exportations ont représenté 1,422 milliard d'euros (NDLR : la France est le premier exportateur mondial de semences agricoles), en hausse de 15 %. Sachant que les importations ont été de 586 millions d'euros, cela représente un solde de la balance commercial de 836 millions d'euros, soit une progression de 39 % par rapport à l'exercice précédent.
En valeur comme en tonnage, la progression des exportations est principalement portée par les semences de maïs (+ 125 millions d'euros) et de tournesol (+ 48 millions d'euros), qui totalisent à elles seules 776 millions d'euros, soit plus de la moitié du total exporté.
Près de 70 % des exportations de semences françaises sont à destination de l'Union européenne, avec l'Allemagne qui affirme son poids prépondérant au sein de la zone (264 millions d'euros). Sur 2012-2013, le recul des importations (- 5 %) permet de dégager un solde record de 650 millions d'euros (+ 28%) et de voir celui de la France avec le Danemark, longtemps déficitaire, passer de - 9,3 millions d'euros à 6,3 millions d'euros.
Une hausse de 15 %
Le solde excédentaire des échanges de la France avec les pays tiers enregistre une hausse de 15 % et atteint la valeur record de 250 millions d'euros grâce à des exportations qui ne cessent de se développer (+ 16,5 %), et ce malgré des importations en forte hausse pour la seconde année consécutive (+ 21 %) pour répondre à la demande forte en productions de contre-saison d'espèces de printemps (maïs, tournesol) suite à l'hiver pluvieux qui a occasionné des ressemis en France et ailleurs dans l'UE.
La croissance des exportations vers la partie occidentale de la Communauté des États indépendants, première zone cliente hors UE (176 millions d'euros), ne faiblit pas (+ 31 %), avec deux pays phares, la Russie (88 millions d'euros) et l'Ukraine (78 millions d'euros), boostée par les ventes de tournesol (+ 58 %) et de maïs (+ 46 %). Les exportations reprennent un rythme soutenu sur le Maghreb (+ 20 %), alors qu'elles accusent un léger repli (- 2 %) sur le Proche et Moyen-Orient.
Les exportations vers l'Afrique sub-saharienne (28 millions d'euros) continuent quant à elles d'afficher une croissance remarquable (+ 12 %), grâce aux plants de pomme de terre et aux potagères. Si les échanges avec l'Asie tendent vers l'équilibre du fait d'une croissance forte des importations de semences potagères, le solde de la balance commerciale continue de se dégrader avec les États-Unis (- 22,4 millions d'euros), mais aussi avec l'Amérique latine (- 38,5 millions d'euros), principale région qui fournit la France en productions de contre-saison d'espèces de printemps.
Plus de chiffres et tous les tableaux dans la version papier de notre édition du vendredi 14 février 2014.
Région Centre : Xavier Martin succède à Claude Chautard
Ce début d'année est marqué par un changement d'homme au Groupement national interprofessionnel des semences et plants (Gnis) : Xavier Martin a pris la succession de Claude Chautard, qui a fait valoir ses droits à la retraite, en qualité de délégué régional. Précisons qu'il s'agit des régions Centre, Limousin et Île-de-France sauf la Seine-et-Marne, rattachée à la région Est.
Ingénieur agronome de formation, le nouvel arrivant connaît la maison : de 2004 à 2006, il exerça les fonctions d'inspecteur polyvalent à Orléans. Ensuite, il prit la direction de Jouffray-Drillaud, à Poitiers (Vienne), pour un poste de responsable de production. Trois ans plus tard, il revint au Gnis à Orléans pour prendre en charge l'activité céréalière. En avril 2011, étape suivante : Reims (Marne) et un poste de délégué pour la région Est.
« Décliner tous les services du Gnis en région » : c'est ainsi que Xavier Martin définit sa mission : « Être un lieu de concertation entre les différentes familles professionnelles ; jouer un rôle d'organisateur de la filière ; faire que les professionnels se mettent d'accord sur un certain nombre de pratiques et dont nous veillons au respect : contractualisation, contraintes techniques, accords commerciaux, etc. Les ministères de l'Économie et de l'Agriculture peuvent être représentés au sein du Gnis : on est le porte-parole de la profession devant l'État. »
La grande force du Gnis ? « Les professionnels sont très impliqués dans le fonctionnement de la filière : ils sont force de proposition. Conséquence : on a quelque chose de rationnel et d'opérationnel, ce qui rend la mise en application pertinente. » Or 80 % de l'activité de la Délégation tournent autour du Service officiel de contrôle (Soc) : le suivi de la certification du champ au semoir de l'agriculteur, en passant par les usines et la distribution.
Un rythme de croisière en 2015
En faisant son retour dans le Loiret, Xavier Martin entend « assumer [sa] mission d'interprofession : aller à la rencontre des professionnels ». Le gros chantier de l'année 2014 : la mise en oeuvre de la convention signée en décembre 2012 entre le Gnis et la Direction générale de l'alimentation, un service du ministère de l'Agriculture.
Auparavant, le Gnis avait la responsabilité du contrôle phytosanitaire de quelques espèces. Désormais, dans le cadre d'une délégation de service public, il s'occupera de l'ensemble des semences et plants. « Pour qu'il y ait un déplacement de certaines semences ou de plants dans l'Union européenne, il faut un passeport phytosanitaire européen. Toutes les missions d'inspection sur lot et au champ ainsi que les audits des entreprises étaient réalisés par le Service régional de l'alimentation. Là, il y a un transfert progressif pour que ce soit le Soc qui se charge de tout. »
Pour les exportations à destination des pays tiers, un certificat phytosanitaire spécifique s'impose. Or chaque pays possède ses propres exigences. Le Service régional de l'alimentation établira les documents mais à partir des inspections du Soc. « Courant 2015, on atteindra notre rythme de croisière : nous serons autonomes pour ces contrôles, sous l'autorité de l'État. Nous allons devoir nous former et estimer finement la charge de travail. Nous adapterons la taille de nos équipes : nous pourrons potentiellement recruter pour faire face à ces nouvelles missions. »