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Agronomie
L'état de la plaine jugé encourageant

Alors que les travaux dans les champs s'enchaînent ces dernières semaines, Horizons fait le point en Île-de-France, secteur par secteur.

Dans les parcelles de colza, l'heure est à la surveillance des ravageurs.
Dans les parcelles de colza, l'heure est à la surveillance des ravageurs.
© M.G. - Horizons

Voilà quelques semaines que les travaux dans les champs ont repris après un hiver plutôt doux et sans excès d'eau. Entre semis, apport d'azote, apparition des premiers ravageurs et rattrapage désherbage pour certains, l'activité est soutenue.

« Nous en avons terminé avec la plupart des semis et tout s'est déroulé dans de bonnes conditions et sans trop de pluie, avance Thierry Mulot, conseiller technique de la chambre d'Agriculture de région Île-de-France sur le secteur Dourdan/Limours. Il reste les semis de betteraves qui débutent doucement ». Le deuxième apport d'azote est en cours dans ce secteur pour lequel les précipitations des derniers jours ont été bénéfiques. « L'engrais avait du mal à marcher mais les 10-11 millimètres que nous avons eu sur le secteur ont bien amélioré les choses. » Satisfaction aussi du côté des cultures déjà en place avec des colzas qui s'apprêtent à fleurir et des blés qui arrivent au stade épi 1cm pour ceux semés entre le 1er et le 15 octobre. « On est dans les temps, souligne Thierry Mulot, les terres sont encore froides et la pousse n'est pas rapide mais la plaine est plutôt belle et engageante ». À surveiller toutefois, la présence importante de méligèthes observée sur le secteur ces derniers jours.

Plus au sud et à l'est du département, la conseillère technique Morgane Vidal dresse un bilan quasiment similaire. « Les semis sont achevés et les cultures commencent à lever, c'est satisfaisant à ce stade, souligne-t-elle. Nous avons eu environ 8 mm de pluie sur le secteur, c'est bénéfique pour l'azote dont le deuxième tour est achevé partout ». Côté colza, d'importants vols de charançons ont été observés, y compris sur le secteur est du département en remontant sur Auvernaux. « Les jours plus froids et ventés de la semaine dernière ont stoppé les vols mais c'est à surveiller », insiste la jeune femme.

La pluie bienvenue dans les Yvelines

Dans les Yvelines, les semis des cultures de printemps sont en passe d'être achevés et certains secteurs ont légèrement souffert de conditions sèches. « Nous avons pris 15 mm ces derniers jours et cela fait vraiment du bien pour faciliter la levée des semis dans un secteur qui peinait un peu », souffle Christophe Daullé, conseiller technique sur le secteur de Houdan/Montfort, avant de temporiser : « Le constat était moins vrai du côté de Rambouillet où les terres sont plus hydromorphes ». Un important travail de désherbage mécanique a été réalisé sur ce secteur avec « des résultats vraiment intéressants », se réjouit le technicien qui précise également que colza et blé sont vigoureux et qu'il n'y a pas, pour le moment, de vigilance particulière sur les ravageurs peu présents.

Pigeons et limaces en Val-d'Oise

Enfin, dans le Val-d'Oise, les semis de printemps et les deuxièmes apports d'azote sont en cours, de même que les semis de betteraves qui ont débuté depuis la semaine dernière et se poursuivent après une interruption liée à la pluie. « Nous avons une forte présence de pigeons et de limaces, déplore Stéphane Boulet, conseiller technique de la Chambre dans le Val-d'Oise. Les terres sont relativement froides, ça ne lève pas vite ». Par ailleurs, dans les céréales déjà en place, le technicien note des marquages de structure du sol liés aux conditions d'implantation humides à l'automne dernier. « Tant que les plantes étaient au repos, cela ne posait pas de problème mais à présent, nous allons surveiller de près. Il faudra peut-être complémenter en magnésie, manganèse ou phosphore ». Petite difficulté là aussi car Stéphane Boulet relate des difficultés d'approvisionnement pour ces produits ainsi que pour certains régulateurs.

En Seine-et-Marne, limaces et pigeons en embuscade

En Seine-et-Marne, la plaine est globalement belle. Les cultures d’hiver (blé, colza, escourgeon et pois) sont saines grâce à l’absence d’excès d’eau durant la période hivernale. « Cela commence à bouger au niveau des stades. Une semaine poussante devrait commencer », note Louise Van Cranenbroeck, conseillère grandes cultures à la chambre d’Agriculture dans le secteur nord du département.

Ainsi, les colzas les plus avancés présentent des boutons décollés avec des premières floraisons qui devraient intervenir dans la semaine. Mais certaines parcelles doivent faire face à une défoliation importante par les pigeons, un phénomène récurrent sur l’ensemble du département. « Si on peut espérer que ces cultures repartent, les inquiétudes portent sur les cultures de printemps », poursuit la conseillère. À noter également que les premiers charançons sur colza ont été observés durant la semaine du 11 mars dans le nord du département, mais la pression reste modérée à ce jour (4 à 5 charançons par plante prélevés par semaine).

En blé, les premiers semis (réalisés avant le 25 octobre) sont au minimum au stade épi 1 cm avec un peuplement satisfaisant. Sur les blés de maïs et betteraves (semis datant de début novembre), le peuplement est plus faible. Réalisés dans des conditions humides sur labour, les cultures se sont mal développées. « À l’automne, beaucoup de dégâts de limaces, surtout dans les terres fortes, ont été enregistrés, entraînant jusqu’à des retournements de blé, souligne Xavier Drouin, conseiller grandes cultures dans le secteur centre-est de la Seine-et-Marne. Cette pression est liée à l’été humide avec un faible travail des sols ne permettant pas de les éliminer correctement ».

Les premiers voire les seconds apports d’azote sont réalisés et les précipitations ont permis de bien les valoriser. Si les exploitants agricoles sont couverts en azote pour cette campagne, face à l’explosion des prix, une vigilance accrue est portée sur les conditions d’application.

Quant aux semis de printemps, ils se sont déroulés dans des conditions favorables et les premières orges lèvent actuellement. Concernant les betteraves, les semis débutent timidement « en raison de terres humides dans les couches inférieures et par peur du gel », note Benoît Vizard, conseiller sur le centre du département.

Si peu d’évolutions sont à noter dans les assolements, les regards se tournent vers la prochaine campagne qui sera marquée par le coût et la couverture en azote et la réforme de la Pac.

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