Énergie
Transition énergétique : la FNSEA 45 s’approprie le sujet
Vendredi dernier, la FNSEA 45 a organisé la visite d’un séchoir à maïs alimenté par une chaudière biomasse et d’une centrale photovoltaïque. L'occasion de démontrer l’implication des agriculteurs dans la transition énergétique.
Vendredi dernier, la FNSEA 45 a organisé la visite d’un séchoir à maïs alimenté par une chaudière biomasse et d’une centrale photovoltaïque. L'occasion de démontrer l’implication des agriculteurs dans la transition énergétique.
Dans un contexte de raréfaction des ressources fossiles et d’augmentation du prix de l’énergie, la FNSEA 45 veut prouver que l’agriculture loirétaine s’engage dans le développement des énergies renouvelables ainsi que dans la transition énergétique et écologique. En ce sens, elle a organisé vendredi 21 janvier une visite de l’EARL de Coladan, situé à Saint-Aignan-le-Jaillard, chez Thierry Daubigny. Cette visite, à destination notamment des élus départementaux et régionaux, a fait la démonstration des engagements déjà transformés en actes par l’agriculteur, et a présenté les résultats effectifs et prévisionnels, ainsi que les modalités et conditions concrètes de réussite pour ces transitions.
Le choix de l’innovation
À l’automne, à cause de problèmes de livraison de gaz, des maïsiculteurs loirétains ont dû stopper leurs récoltes, faute de pouvoir les sécher. Cette visite était l'occasion pour la FNSEA 45 de rappeler qu’il existe des alternatives de séchage. Sébastien Mery, membre du bureau de la FNSEA du Loiret mais également membre du bureau de l’Association générale des producteurs de maïs (AGPM), a introduit la séance en félicitant la prise de risques de l'agriculteur hôte. « À Saint-Aignan-le-Jaillard, nous avions une alternative issue d’énergies renouvelables pour sécher les céréales et le maïs. Cette chaudière biomasse s’inscrit pleinement dans une transition énergétique. Il s’agit d’une solution qui peut répondre aussi à une problématique d’indépendance. Thierry Daubigny, par son outil, est arrivé à créer de la valeur sur son territoire. Comme lui, il faut des agriculteurs qui font le choix d’innover et de prendre des risques ».
Une alternative au séchage de maïs
Nous vous avions déjà présenté Thierry Daubigny dans notre édition du 17 décembre. Le céréalier de 45 ans ouvre régulièrement les portes de son exploitation pour présenter ses différentes installations et échanger. Pour rappel, Thierry Daubigny s’est lancé dans la prestation de service de séchage de maïs en 2013 avec l’acquisition d’un premier séchoir et d’une chaudière biomasse. Après trois incendies en six ans et alors que son volume de maïs devenait de plus en plus conséquent, l’agriculteur a entrepris, en 2018, un travail de réflexion pour accompagner le développement de son activité. En 2019, il choisit de doubler sa capacité de séchage par la modification de son séchoir Strahl et achète une chaudière biomasse Binder de 2000 kWh. Avec le double objectif de rejeter des fumées dans l'atmosphère avec un taux minimal de poussière et de respecter le cahier des charges de l'Ademe, notre agriculteur opte pour un générateur air chaud avec échangeur air/air et filtration des fumées par un multi-cyclone plus un filtre à manches. Il obtient ainsi le soutien du Contrat d'objectifs territorial de développement des énergies renouvelables (COT EnR) et du Fonds européen de développement régional (Feder) à hauteur de 65 %.
« Cette mauvaise expérience m’a permis de me lancer et de mieux connaître le bois énergie, les fournisseurs, les qualités de bois et les quantités, explique-t-il. L’acquisition de cette nouvelle chaudière avec un échangeur représente un projet important pour mon exploitation de 230 hectares. Aujourd’hui, je sèche 7 800 tonnes de maïs par an. En termes d'EBE (Excédent brut d'exploitation) sur mon exploitation, la moitié provient de cette activité de séchage ».
Là où beaucoup d’autres auraient abandonné, Thierry Daubigny ne regrette pas son choix. « Cet outil permettra de maintenir les surfaces de maïs sur le canton, par un tarif de séchage stable, espère-t-il. Les prix du gaz explosant, les organismes stockeurs ne pourront pas maintenir leurs prix actuels de prestation de séchage. D’autant que le séchage de maïs est la charge la plus importante sur cette culture (environ 250 euros l’hectare) ».
Faire progresser la filière bois énergie
Enfin, la visite s’est terminée par le bâtiment de stockage de plaquettes bois sur lequel une toiture photovoltaïque a été installée. Toujours dans une démarche de transition énergétique et écologique, Thierry Daubigny a fait construire ce bâtiment en 2018. « Ce bâtiment s’inscrit également dans la filière bois, souligne-t-il. L’hiver, je le remplis de bois au fur et à mesure des broyages, puis, durant la saison de séchage de maïs, je récupère le bois pour sécher le maïs et j’y rentre le maïs au fur et à mesure que se vide le bois ». Cette centrale photovoltaïque produit environ un tiers des besoins en électricité de l’exploitation.