Récolte
Une moisson correcte mais à deux doigts de la catastrophe
La chambre d'Agriculture fait le bilan de la moisson 2021 au terme d'une campagne marquée par de fortes amplitudes de la météo.
La chambre d'Agriculture fait le bilan de la moisson 2021 au terme d'une campagne marquée par de fortes amplitudes de la météo.
La récolte des céréales et oléoprotéagineux est qualifiée de correcte cette année par les agronomes de la chambre d'Agriculture d'Eure-et-Loir. Elle s'établit, en moyenne, légèrement au-dessus (5 %) de la moyenne quinquennale en escourgeons et céréales et environ 10 % au-dessus en colza. Cette dernière constitue la bonne surprise de cette campagne marquée par un contexte météo atypique.
Pas exceptionnelle
Néanmoins, « elle aurait du être exceptionnelle mais elle ne l'est pas, relève l'élu de la Chambre en charge de l'agronomie, Éric Maisons. Et on est passé à deux doigts de la catastrophe. Le blé a fleuri tard, autour du 15 juin, il faisait beau, mais ensuite le temps s'est dégradé… Nous avons failli revivre le scénario de 2016 ».
Pour expliquer les résultats de l'année (voir ci-dessous), il faut rembobiner le film météo jusqu'à l'été précédent car le temps chaud et sec jusqu'à fin septembre contrarie les semis de colza. En revanche, l'automne est favorable aux céréales qui s'implantent facilement et mettent en place un beau potentiel de rendement par leur tallage.
Si l'hiver est globalement doux, un fort gel à la mi-février impacte une première fois les colzas, surtout ceux déjà fragilisés par les insectes. Un deuxième épisode de gel, cette fois tardif, début avril, titille les records du genre et aura surtout de grosses conséquences sur la sole betteravière, gelée à 75 %. Sur certains secteurs, la seconde quinzaine d'avril, très sèche, va stresser les colzas et les céréales.
Humidité persistante
La fraîcheur printanière aura un impact sur les cycles des plantes qui affichent un retard d'une quinzaine de jours mais leur permet de s'étoffer. Ensuite, le remplissage des grains se fera sous les pluies, à partir du 15 juin, ce qui ne favorisera pas ce stade des cultures mais plutôt les champignons. La végétation est ralentie. Parfois, des orages favoriseront la verse d'escourgeons et de blés.
L'humidité persiste ensuite en juillet et août, retardant les chantiers de récolte, dégradant la qualité… « Une année particulière, avec de fortes variations de température, de pluviométrie, d'ensoleillement, du gel : certains ont pris cher », conclut Éric Maisons.