Philippe et Jordan, taxidermistes de père en fils
Philippe et Jordan Engel font partie des derniers taxidermistes de France. Malgré la quasi-disparition de leur métier, père et fils continuent d’exercer dans leur atelier loirétain.
Philippe et Jordan Engel font partie des derniers taxidermistes de France. Malgré la quasi-disparition de leur métier, père et fils continuent d’exercer dans leur atelier loirétain.
Installé depuis 1990 à Chanteau, dans le Loiret, Philippe Engel s’intéresse depuis toujours à la taxidermie. « Mon intérêt est venu quand j’étais gamin, explique-t-il. Pêcheur, je conservais les têtes de poisson ». Par le plus grand des hasards, un de ses cousins était lui aussi captivé par cet art. Autodidacte, il a partagé son savoir-faire avec Philippe. « Il pratiquait la taxidermie en tant qu’amateur, souligne-t-il. Il se référait en grande partie à un livre qu’il m’a ensuite cédé ». Grâce à ses nouvelles connaissances et à ses rencontres avec plusieurs professionnels, Philippe Engel a pu se lancer et créer sa propre entreprise, baptisée Au bécassier.
Un métier passion
En 2012, il est rejoint par l’un de ses fils, Jordan. Âgé de 30 ans, le jeune homme a vu l’entreprise familiale grandir et prospérer avec son père. « Ma passion pour cet art est venue au fur et à mesure du temps grâce à ma passion pour les animaux », précise-t-il. Plus jeune, il voulait devenir vétérinaire ou soigneur animalier, mais Jordan s’est finalement décidé à suivre les traces de son père. Désormais, il travaille l’ensemble des sculptures en polyuréthane des animaux.
Un travail reconnu
Dans les années 90, alors tout juste installé, Philippe Engel a su anticiper les changements sociétaux. « Avec la diminution du nombre de chasseurs en France, les taxidermistes qui vivaient autrefois uniquement sur la base d’animaux venant de chasses, sont en train de disparaître. » Pour pérenniser son entreprise, Philippe a su se diversifier. « La taxidermie intéresse beaucoup de personnes qui ne sont pas chasseuses », détaille-t-il. En ce sens, père et fils collaborent dorénavant avec des chasseurs et des particuliers, mais aussi et surtout avec des musées, des parcs animaliers, des boutiques privées et le cinéma.
Une activité réglementée
Sangliers, paons, zèbres, crocodiles : le showroom de la famille Engel est rempli d’animaux en tout genre. À 57 ans, Philippe est fier de son travail et de sa minutie : « J’ai appris à gérer correctement les mammifères et les oiseaux. Les plumes sont plus difficiles à manipuler ». Le taxidermiste a également appris à naturaliser des insectes. Pour trouver ces différentes espèces, les deux hommes ont à cœur de travailler dans le plus grand respect des normes. « Malgré une législation vigoureuse, nous arrivons à trouver des espèces très demandées, parfois protégées, dans des élevages. L’animal doit venir avec un traçage et un certificat d’autorisation de transport et de détention. »
Grâce à leur savoir-faire, Philippe et Jordan ne chôment pas et prévoient prochainement d’ouvrir un musée marin dédié aux mollusques, crustacés et coquillages.