Sur le champ ! en manque de restauration collective
La SCIC* qui gère la plateforme Sur le champ ! a organisé, le 24 octobre à Chartres, son assemblée générale annuelle, suivie d'une réunion d'information et d'une rencontre entre producteurs et clients.
La SCIC* qui gère la plateforme Sur le champ ! a organisé, le 24 octobre à Chartres, son assemblée générale annuelle, suivie d'une réunion d'information et d'une rencontre entre producteurs et clients.
Tous les acteurs de la SCIC* Sur le champ ! se sont donné rendez-vous lundi 24 octobre dans ses locaux à Chartres, pour son assemblée générale annuelle. Celle-ci a été suivie par une réunion d'information, puis par un moment de rencontre convivial entre producteurs et clients.
Faire connaître la plateforme
« Notre objectif est toujours de faire connaître notre plateforme auprès des commerces, GMS, artisans de bouche, mais nous avons un boulevard avec la restauration collective. Si on y arrive, nos comptes seront à l'équilibre. Pour le moment, nous n'y sommes pas », souligne le président de la structure, Éric Thirouin, en ouvrant la réunion.
Chargée du développement commercial de la plateforme, Leslie Morizeau livre ensuite quelques chiffres. Ainsi, près de 90 producteurs issus de l'Eure-et-Loir, de l'Eure, de l'Indre-et-Loire, des Yvelines, de l'Essonne et de l'Orne l'alimentent de leurs productions : « Nous couvrons toutes les gammes de produits, hormis le poisson. Mais nous avons quelques manques en fromage de brebis ou certains fruits », précise-t-elle. Parmi ces producteurs, 40 sont sociétaires de la structure.
Côté clients, hors particuliers, ils sont environ 140 et se partagent entre GMS, Gamm vert, magasins de proximité et de producteurs, distributeurs automatiques, restaurateurs privés et collectifs, artisans… Un seul est associé. Avec son nouveau camion floqué à ses couleurs, la plateforme assure 45 livraisons par semaine vers l'Eure-et-Loir, l'Eure et les départements limitrophes de l'Île-de-France.
Ensuite, Aurélie Toutain, en charge du dossier pour la chambre d'Agriculture, prend le relais pour établir un point économique : « Nous avons bien commencé l'exercice de juillet jusqu'en décembre, puis en janvier-février, nous avons pris la crise en Ukraine de plein fouet, rembobine-t-elle. Le panier moyen a baissé. Pour maintenir le chiffre d'affaires, il fallait plus de clients. Depuis le début, la plateforme a connu une succession d'aléas, on espère que ça va se calmer ».
Cantines fidèles
« La crise est ce qu'elle est et la clientèle a mécaniquement augmenté, ce qui est plutôt bien », relativise Éric Thirouin. D'autant que la plateforme attire de plus en plus de clients de la zone francilienne. Le hic reste la restauration collective : « Elle représente moins de 4 % du chiffre d'affaires de la plateforme, alors qu'au départ nous l'avions estimée autour de 20 %. Nous avons des cantines très fidèles, qui veulent travailler avec nous quelles que soient les contraintes ou la réglementation », relève Aurélie Toutain.
Cependant, pour Aurélie Toutain, « la tendance pour le circuit court est toujours plébiscitée. Depuis septembre, c'est bien revenu. La clientèle augmente et l'activité aussi ».
Jusqu'en 2024
En concluant la réunion, le vice-président, Éric Brault, se veut optimiste : « La Chambre, la Scael, le Département, les producteurs, nous sommes tous partenaires. Nous nous impliquons financièrement, nous voulons porter ce projet et nous avons la volonté d'aller au minimum jusqu'en 2024 ».
*Société coopérative d'intérêt collectif. La SCIC Sur le champ ! est portée par la Chambre, la Scael, le Département, le collège des producteurs et celui des clients.
« Porter la restauration collective »
La réunion d'information qui se déroule dans la foulée de l'assemblée générale de la SCIC Sur le champ ! donne la parole à la vice-présidente du conseil départemental en charge des questions agricoles, Christelle Minard.
Bâton de pèlerin
« Le département a pour projet de porter la restauration collective en 2024, affirme-t-elle, c'est-à-dire reprendre le marché alimentaire. Nous avons recruté un chargé de mission et nous serons accompagnés par un cabinet sur la reprise de ce marché. Nous allons rédiger un nouveau CCTP* et travailler avec les conseils d'administration des collèges et des autres établissements publics, pour qu'ils acceptent que nous soyons porteur de ce marché. Nous avons la volonté mais il va falloir prendre notre bâton de pèlerin ».
Elle poursuit en expliquant que la réécriture du CCTP devra permettre aux producteurs de répondre aux appels d'offres, et ils seront accompagnés à cette réponse : « La Chambre va mettre en place des formations et la SCIC pourra également répondre en regroupant les lots. Il y aura un travail avec la restauration collective pour la faire adhérer à la démarche. Mais il faut maintenir la plateforme, sinon ce ne sera pas possible ».
*Cahier des clauses techniques particulières. Il fixe les dispositions techniques propres à un marché public.