Sucrerie Lesaffre : prix minimum garanti de 24 euros/tonne
Une réunion de présentation des conditions d’achat des betteraves par la sucrerie Lesaffre de Nangis en 2020, 2021 et 2022 était organisée le 18 juin.
Informer les planteurs des nouvelles conditions d’achat des betteraves négociées avec les représentants des planteurs de la Commission répartition de la valeur (CRV) de la sucrerie Lesaffre de Nangis pour les récoltes 2020, 2021 et 2022, tel était le but d’une réunion organisée mardi 18 juin à Nangis.
Le secteur du sucre traverse une crise majeure, avec aujourd’hui un prix moyen à l’export de 280 euros/tonne (210 euros/tonne Fob), soit un équivalent de 19,49 euros/tonne de betteraves, pulpes incluses.
À Nangis, l’accord en CRV de 2017, garantissant un prix de 27,10 euros/tonnes, a été respecté. « Si cela a garanti la surface, l’amortissement de la crise est entièrement supporté par l’industriel. Toutefois, si on n’y croyait pas, nous n’investirions pas dans cet outil », a rappelé le président de la sucrerie, Cyril Lesaffre. C’est dans ce contexte qu’a été renégociée la composition du prix proposé aux planteurs. Si des éléments restent inchangés (barème richesse, mode de calcul du prix du sucre de référence, protocole tare terre, fonds d’amélioration, trois contrats annuels — chaque campagne étant contractualisée indépendamment), d’autres changent pour composer un système qui s’emboîte.
Tout d’abord, le rendement prévisionnel sera plafonné à 108 % de la moyenne individuelle, dans l’objectif de sécuriser l’approvisionnement et éviter la sur-contractualisation. Ainsi, le prix des betteraves contractualisées pour 2020, 2021, et 2022 sera un prix minimum de 24 euros/tonne.
Toutefois, si le prix mondial atteint une fourchette comprise entre 350 et 404 euros/tonne, ce prix montera à 26,50 euros/tonne et au dessus à 450 euros, il augmentera de nouveau.
Chaque planteur pourra arbitrer ou non son prix vers deux options plus risquées (prix de marché ou prix mixte). Ce prix sera réglé en quatre étapes : 12 euros au 30 novembre de l’année N (celle de la récolte) pour tous, 6 euros au 30 janvier N+1, 6 euros au 31 mars N+1 et des compléments éventuels au 31 décembre de l’année N+1.
Nouveauté : les betteraves excédentaires seront payées au prix du sucre moyen moins les frais d’export et supplémentaires. Les paiements interviendront en janvier et juin de l’année N+1. Enfin, trois nouveaux compléments de prix cumulables sont instaurés : un complément individuel de 0,5 euro/tonne à 16° si le planteur contractualise son tonnage moyen livré en 2017, 2018 et 2019, si 92 % du contrat sont livrés et si sa surface est au moins égale à la surface contractée ; un complément de prix collectif de 0,5 euros/tonne payé à tous si le prix du sucre moyen constaté est supérieur à 404 euros/tonne et si le tonnage livré à la sucrerie est supérieur à 780 000 tonnes ; et un complément CRV (selon le tonnage livré, la CRV se réserve la possibilité de déterminer des compléments de prix supérieur).
Enfin, les indemnités pour arrachages précoces ou tardifs seront ajustées. Les planteurs* recevront prochainement ces informations accompagnées de leur rendement individualisé et d’une enquête sur leur volonté, l’objectif étant qu’ils aient les contrats définitifs avant la campagne 2019. Comme le souligne Jean-Philippe Garnot, président de la CRV : « Le fabricant fait confiance à ses planteurs et inversement. L’intérêt général est privilégié. Il est important de savoir ce qui va se passer avant de semer ».
*Les équipes de la sucrerie et de la CGB Île-de-France sont à la disposition des planteurs pour les aider à remplir le formulaire.
Laurence Goudet-Dupuis