Patrimoine
La Villa Strassburger à Deauville
À Deauville (Calvados), la Villa Strassburger a accueilli le couple Rothschild dans les années 1910. Après la Première Guerre mondiale, la villa est vendue. Depuis les années 1980, elle appartient à la mairie, qui l’ouvre au public.
À Deauville (Calvados), la Villa Strassburger a accueilli le couple Rothschild dans les années 1910. Après la Première Guerre mondiale, la villa est vendue. Depuis les années 1980, elle appartient à la mairie, qui l’ouvre au public.
Une imposante demeure à pans de bois verts surplombe Deauville (Calvados) et l’hippodrome de Deauville-la Touques. Il s’agit de la Villa Strassburger, construite entre 1907 et 1912 pour le baron Henri de Rothschild.
À l’origine, une ferme occupait le terrain. Celle-ci appartenait à la famille de l’écrivain Gustave Flaubert, quand la station balnéaire était déjà très développée et en vogue dans les milieux aisés.
Une constante : le cheval
Les loisirs de cette élite en villégiature étaient, en plus des bains de mer, les courses hippiques. Pour cette raison, le couple Rothschild décide d’acquérir le domaine, et d’y faire bâtir une villa, tournée vers les chevaux. Pourtant luxueuse, le couple n’en profite pas énormément. La guerre empêche la tenue des compétitions équestres, et Mathilde Weisweiller, l’épouse, regrette l’éloignement de la mer, distante d’à peine deux kilomètres, qu’elle ne peut pas bien percevoir depuis ses fenêtres. Pour ces raisons, le couple décide de céder la propriété en 1924 à Ralph Beaver Strassburger, dont elle porte toujours le nom.
Le nouveau propriétaire décide de rénover la propriété pour la remettre à son goût. Là encore, le cheval a guidé les choix du maître des lieux. De très nombreuses peintures et photographies décorant la villa représentent des équidés. Avec son épouse et son fils, il vient assez peu, environ un mois par an, celui durant lequel ont lieu les courses.
L’intimité d’une famille
Si la villa, comme la ville, sont pensées dans une logique d’opulence et d’étalage des richesses, l’intérieur de la maison montre une facette de la famille Strassburger plus proche du commun des mortels. L’intimité familiale est restée préservée. Après le décès de ses parents, Peter Strassburger décide de léguer la demeure à la mairie de Deauville, avec le mobilier et les décorations. Depuis, rien n’a réellement bougé, pas même l’aspirateur qui est toujours exposé, près d’un débarras. On peut aussi voir des espaces habituellement cachés : la salle de bains, les toilettes. Des pièces simples, où la baignoire est simplement entourée d’un rideau de douche. Certes, les pièces sont loin d’être piteuses mais elles renvoient une simplicité qui tranche avec l’aspect extérieur de la villa.
Une villa dans l’histoire
S’il s’agit aujourd’hui d’un musée, la villa a laissé une empreinte dans l’histoire. Durant la Seconde Guerre mondiale, elle est occupée par les Allemands, qui n’hésitent pas à réaménager certaines pièces à leur convenance, dont la salle de bains. C’est à cette période qu’est aussi creusé un souterrain, sous les jardins de la propriété, dans lequel pouvaient s’abriter les occupants de la maison, si besoin.