À soixante-dix ans, la FDSEA 41 poursuit le combat pour l’agriculture
Le jeudi 4 février était une date importante pour la FDSEA de Loir-et-Cher. Le syndicat agricole départemental fêtait ses soixante-dix ans et n’a pas manqué de marquer d’une pierre blanche ce moment historique. Le début d’après-midi a été animé par les travaux de l’assemblée générale, entre engagement syndical et actualités de la crise agricole. La journée s’est terminée dans une ambiance festive autour d’un verre de l’amitié puis d’un repas.
C’est sur un film retraçant les soixante-dix ans de syndicalisme en Loir-et-Cher que l’assemblée générale anniversaire de la FDSEA a débuté le 4 février, en présence de 230 personnes, dans les locaux du Crédit agricole Val-de-France, à Blois.
Dans cette vidéo, trois générations de la famille Plassais témoignent : « Il faut se battre, aller au charbon. (…) On ne peut pas faire d’agriculture sans syndicalisme, c’est indispensable. »
La dernière grande manifestation nationale, le 3 septembre, a vu deux mille tracteurs monter à la capitale : « L’entrée des paysans à Paris m’a marqué à jamais », a confié le président Florent Leprêtre.
L’engagement syndical était au cœur de cette assemblée générale et illustré par trois intervenants : Guy Vasseur, président de la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher et de l’Assemblée permanente des chambres d’Agriculture, Jean-Marie Lhommeau, président de l’AS Cefiga de la Sarthe, et Jérôme Despey, secrétaire général adjoint de la FNSEA.
Ces trois agriculteurs sont impliqués dans la défense de leur profession depuis de nombreuses années. Guy Vasseur et Jérôme Despey ont débuté au sein de Jeunes agriculteurs où ils se sont vus confier des missions importantes avant d’intégrer le CNJA puis diverses structures.
Cette implication demande du temps, de l’énergie et un soutien familial : « On ne peut pas prendre de responsabilités sans l’aval de son entourage », a souligné Jean-Marie Lhommeau. Pour défendre son métier et se défendre soi-même, la motivation doit venir de tous les échelons, du local au national : « L’engagement individuel n’a de sens que s’il est partagé collectivement », a rappelé Guy Vasseur.
Cette solidarité agricole est d’autant plus visible en cette période de crise. La colère gronde dans les campagnes et Jérôme Despey n’a pas manqué de le rappeler en revenant sur les sujets importants : les prix, la compétitivité des exploitations, la demande de levée de l’embargo russe, les normes, l’étiquetage des produits.
« La France doit cesser de se mettre des boulets aux pieds. Sur l’embargo russe, pourquoi le ministre n’a-t-il pas mis en avant les risques que l’agriculture encourait ? (…) Le tout-libéral n’est plus durable, surtout en matière agricole, la distorsion de la concurrence se développe à outrance. La France a le premier prix pour l’augmentation des normes ! (…) Nous voulons des mesures accessibles, des charges compatibles et des revenus. On ne peut pas vivre que de petites fleurs et d’eau dans les ruisseaux ! », s’est emporté Florent Leprêtre.
Le secrétaire général de la FDSEA, Didier Delory, est revenu sur les événements de l’année passée (manifestations, comices, signature d’un contrat groupé complémentaire santé entre la section des anciens exploitants et Groupama…). Malgré la sécheresse de l’été, le département « n’a pas été reconnu en calamités agricoles : ce n’est pas normal ».
Didier Delory a tenu à remercier le conseil départemental pour l’aide apportée aux éleveurs tout en rappelant que le plan de soutien était une bonne chose « mais à peine suffisant ».
Il a conclu : « Je regrette que l’administration n’ait pas l’air de vouloir nous laisser un droit de regard sur le futur de nos structures (…) Monsieur le préfet, monsieur le directeur, la campagne est en ébullition, nous ne pourrons pas toujours la contenir. Soyez-en conscients. »