Essonne
SN Gâtichanvre : après les promesses, le temps des actes
Alors que les nouvelles machines de l'usine sont arrivées sur site, Gâtichanvre a organisé une visite avec les producteurs et agriculteurs intéressés par la filière.
Alors que les nouvelles machines de l'usine sont arrivées sur site, Gâtichanvre a organisé une visite avec les producteurs et agriculteurs intéressés par la filière.
La promesse formulée en 2021 lors de la reprise de Gâtichanvre est désormais réalité. Après plus de deux ans de travail, le PDG de la SN Gâtichanvre, Jean-Raymond Vanier, et son directeur, Delphin Pallu, ont organisé une matinée de rencontre avec les producteurs et les agriculteurs intéressés par la filière afin de leur dévoiler la nouvelle ligne de transformation flambant neuve qui vient d'arriver dans l'usine de Prunay-sur-Essonne.
2 millions d'euros d'investissements
Mercredi 11 janvier, ce sont près d'une soixantaine d'exploitants qui avaient fait le déplacement. Et le PDG a joué cartes sur table : « Nous avons tous toujours à l'esprit les difficultés passées de l'entreprise et les répercussions sur vos exploitations encore aujourd'hui. Nous sommes là pour vous montrer qu'on est sérieux. Deux millions d'euros ont été investis dans ces machines neuves. Elles ont une capacité de 2,5 tonnes à l'heure et nous comptons démarrer dès ce printemps en travaillant les stocks existants. La paille que vous avez chez vous, on vous l'achètera, on en a besoin », a certifié Jean-Raymond Vanier, qui estime entre 500 000 et 700 000 euros le montant des dettes agricoles non réglées.
Détaillant l'ensemble des éléments qui composent la nouvelle ligne de transformation, Jean-Raymond Vanier et Delphin Pallu ont insisté sur les débouchés. « Autant les fondateurs de Gâtichanvre étaient certainement précurseurs à l'époque, autant aujourd'hui les marchés sont mûrs, a affirmé le PDG. Cet équipement va nous permettre de produire de la fibre technique, qui a une plus grande valeur marchande et qui permet de commercialiser directement en isolation et plasturgie ».
140 euros/tonne en 2023
Afin de répondre à la demande, la SN Gâtichanvre estime ses besoins à 6 000 tonnes de paille par an, soit entre 1 000 et 1 500 hectares de production. Là aussi, le discours s'est voulu transparent. « On peut se le dire, face aux bons prix des céréales actuellement, la question de la rentabilité du chanvre est plus difficile. Toutefois, nous avons fait le choix de remonter les prix pour 2023. Ce qui vous était payé avant 105 euros la tonne avait été revalorisé à 115 euros/tonne en 2022, et pour 2023, nous serons à 140 euros/tonne. Ce n'est pas encore assez, je l'entends, mais il nous reste quelques zones de flou quant au redémarrage de l'activité qui nous oblige à jouer la carte de la prudence. J'espère rapidement faire mieux », a souligné Jean-Raymond Vanier, qui a également évoqué les différents essais en cours pour améliorer les conditions de culture. « Nous avons engagé un travail agronomique avec des comparaisons variétales, des essais fertilisation et également des expérimentations à la récolte, car nous devons impérativement trouver un procédé qui permette de baisser les coûts de récolte qui impactent trop la marge des exploitants aujourd'hui ».
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