Rubans éphémères à Vaux-le-Vicomte
Une œuvre d’art éphémère, réalisée par Patrick Fourcade, remplace les emblématiques broderies de buis du château de Vaux-le-Vicomte (Seine-et-Marne).
Avec l’installation de Rubans éphémères, une œuvre de Patrick Fourcade, en remplacement des broderies de buis, le château de Vaux-le-Vicomte connaît une première incursion de l’art contemporain.
Composée de 390 plaques en aluminium, découpées par une entreprise seine-et-marnaise et installées selon des inclinaisons variées, l’œuvre reprend le dessin des arabesques créées par le célèbre jardinier André Lenôtre au XVIIe siècle.
Si pour les visiteurs ces broderies de buis sont emblématiques du jardin du château, pour Lenôtre ce n’était pas l’essentiel. Elles avaient disparu à une époque avant d’être remises en place en 1923 par le paysagiste Achille Duchêne.
« Il s’agit de dessins mathématiques, d’où l’utilisation du numérique, explique l’artiste qui a su respecter les règles du jardin à la française. L’aluminium donne force et dynamisme tout en permettant des jeux de reflets et de miroirs. C’est une ’’sculpture vidéo naturelle’’ ».
L’œuvre s’étend sur 22 mètres de large pour 110 mètres de long à la suite de l’arrachage de 180 000 pieds de buis attaqués dès 2014 par un champignon, puis par la pyrale.
« En trente-six heures, les broderies ont été infestées et mangées, donnant à la broderie une vision d’Halloween », raconte Alexandre de Voguë, fils du propriétaire et directeur du mécénat. Un appel à projets, avec un cahier des charges précis, fut alors lancé.
C’est le projet de Rubans éphémères proposé par Patrick Fourcade qui l’a donc emporté. Ancien directeur artistique de Vogue, il a aussi travaillé avec Karl Lagerfeld. Depuis 2010, l’artiste s’est tourné vers le design d’objets, la photo et la vidéo. Cette installation est un mariage réussi entre l’architecture du XVIIe siècle et l’art du XXIe.
L. Goudet-Dupuis