Risque nucléaire : s’entraîner à réagir rapidement
Un exercice de sûreté nucléaire s'est déroulé à la Centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher) les 23 et 24 mai dernier. Le préfet François Pesneau a visité les installations de mesure de contamination des sols installées pour l’occasion à La Chaussée-Saint-Victor.
Un exercice de sûreté nucléaire s'est déroulé à la Centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher) les 23 et 24 mai dernier. Le préfet François Pesneau a visité les installations de mesure de contamination des sols installées pour l’occasion à La Chaussée-Saint-Victor.
Durant deux jours, les mardi 23 et mercredi 24 mai, un exercice de sûreté nucléaire a eu lieu à la centrale EDF de Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher). Des scénarios catastrophes ont ainsi été établis, comme une défaillance dans le système de refroidissement de la centrale ou encore un incendie. C’est grâce à l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et ses deux scénaristes que cet exercice a pu voir le jour. L’objectif était alors de réaliser des prélèvements dans l’air et le sol pour étudier les effets et les zones des retombées.
La profession agricole concernée
Trois périmètres ont ainsi été établis, dont une première zone d’évacuation dans un rayon de 5 km autour de la centrale, ce qui représente 7 000 personnes. « Les personnes de cette zone ont été envoyées à Vendôme pour celles habitant au sud de la centrale, alors que celles habitant au nord ont été évacuées jusqu’à Châteaudun (Eure-et-Loir) », a détaillé François Pesneau, préfet de Loir-et-Cher.
La deuxième zone de 5 à 9 km concerne 7 300 habitants. Ces derniers ont été obligés de se mettre à l'abri et ne plus sortir.
Pour finir, la dernière zone est dite d’éloignement, « il est possible de s'y promener mais on ne peut pas consommer les légumes ou les récoltes s'y trouvant, ni même les commercialiser », a prévenu le préfet. La profession agricole était plus que concernée par cet exercice. Cinq bétaillères ont été réquisitionnées afin d’évacuer le bétail.
Des réunions ont également eu lieu pour permettre des accompagnements financiers auprès des agriculteurs qui seraient concernés en cas d'incident. « La zone d’interdiction de commercialisation peut concerner une bonne centaine de kilomètres de contamination. Même si avec le temps la radioactivité sur certaines cultures les plus éloignées n’est plus dangereuse selon des tests effectués, la commercialisation resterait très compliquée due à l’inquiétude de la population », a affirmé Éric Cogez, responsable du service radiologique et surveillance de l’environnement à l’IRSN.
Prendre des mesures rapidement
Des installations de mesure de la contamination étaient présentes au Carroir à La Chaussée-Saint-Victor durant deux jours. Les équipes de l’IRSN et le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), ainsi que le Service départemental d’incendie et de secours de Loir-et-Cher (Sdis 41), appuyé par les départements d’Indre-et-Loire et du Loiret, étaient tous au rendez-vous pour mesurer la contamination des personnes et des sols.
Pour mesurer la contamination fictive, une centaine d’élèves de l’Ifsi (Institut de formation en soins infirmiers) ont accepté de se prêter à l’exercice. Le préfet de Loir-et-Cher s’est rendu sur le lieu des installations. Il a ainsi pu se rendre compte du travail effectué par les équipes. « Dans ce type de situation, il faut être extrêmement réactif et prendre les bonnes mesures. Il faut toujours réussir à prévoir le coup d’après. Il était important que je vienne ici voir les installations mises en place », a expliqué le représentant de l’État.
Même si les deux journées d’exercice se sont bien déroulées, « des choses ont mieux fonctionné que d’autres, mais c’était le but de l’exercice de pouvoir s’améliorer », a précisé le préfet. Des conclusions seront communiquées par la préfecture dans quelques mois.