Yvelines
Richebourg : 30 tonnes de lisier déversées à proximité des gens du voyage
Une dizaine d'agriculteurs du canton de Houdan (Yvelines) ont mené une action syndicale vendredi 6 octobre à Richebourg pour dénoncer l'occupation d'une parcelle de 2 hectares par les gens du voyage.
Une dizaine d'agriculteurs du canton de Houdan (Yvelines) ont mené une action syndicale vendredi 6 octobre à Richebourg pour dénoncer l'occupation d'une parcelle de 2 hectares par les gens du voyage.
C'est la hantise de tous les agriculteurs franciliens. Le 2 octobre au matin, Arnaud Lefebvre, agriculteur à Richebourg (Yvelines), a vu débarquer dans une de ses parcelles pas moins de 76 caravanes. « Ils sont arrivés lundi (2 octobre, NDLR) et ont littéralement envahi mes deux hectares de foin, raconte l'agriculteur. Ils se sont branchés en eau et en électricité sur la station électrique située à proximité. Il y a des câbles qui traînent partout sur des centaines de mètres y compris dans les parcelles voisines et on voit déjà des déchets s'accumuler un peu partout sur les bords de chemin ».
« Nos champs de nouveau pris en otage »
Quatre jours après l'arrivée des caravanes, le 6 octobre — et tandis que le tribunal administratif devait statuer en référé l'après-midi même sur leur départ après que le préfet des Yvelines a pris un arrêté d'expulsion dès le lendemain de leur arrivée —, les agriculteurs du syndicat de Houdan ont joué la carte de la solidarité et organisé une action syndicale « Récupérons nos terres » pour marquer les esprits et faire prendre conscience que la situation n'est acceptable pour personne. « Nous sommes venus en tracteur, avec des tonnes à lisier, que nous allons déverser à proximité du camp, a expliqué le président du syndicat de Houdan, François Lecoq. Nos champs sont de nouveau pris en otage à cause de l'État français qui ne fait pas le nécessaire pour construire les aires d'accueil. L'agriculture ne peut pas être l'assistante sociale des gens du voyage. Nous n'avons rien contre eux mais cette situation est intenable pour nos exploitations, ce sont nos terres, notre outil de travail ».
À ses côtés, Jérôme Regnault, agriculteur à Plaisir et conseiller régional, a appelé « au respect de la loi » : « L'agriculture ne peut pas être la variable d'ajustement d'une loi qui n'est pas appliquée. La mission d'accueil des gens du voyage est un problème d'urbains mais c'est le monde agricole qui subit. Une fois délogées d'ici, ces caravanes iront à quelques dizaines de kilomètres, probablement de nouveau dans une parcelle agricole. Ça ne peut pas être le jeu des dominos ».
Après avoir déversé les 30 tonnes de lisier acheminées sur le site, les agriculteurs sont repartis dans le calme et sans aucune confrontation avec les gens du voyage. Ces derniers, condamnés l'après-midi même par le tribunal, ont quitté les lieux le dimanche après-midi, laissant derrière eux un agriculteur en difficulté. « Je ne pourrai pas récolter mon foin, c'est une perte d'environ 1 800 euros, affirme Arnaud Lefebvre. Sans compter le manque de fourrage que je vais devoir aller acheter ailleurs, et le nettoyage de la parcelle si je ne veux pas me retrouver avec des corps étrangers dans mon foin de l'année prochaine ».