Révision de la Directive OGM : Une renationalisation de fait !
Le compromis récent sur la révision de la Directive 2001/18/CE propose d’autoriser les dérogations nationales ou régionales à la culture des OGM autorisés dans l’UE. Malheureusement, une nouvelle fois le signal est à l’interdiction des OGM en Europe, à l’inverse du reste du monde.
Dans un contexte international très concurrentiel pour les opérateurs européens, et dans lequel les OGM sont largement répandus, il est indispensable de rappeler l’importance de la recherche scientifique et de l’innovation, qui doivent être les bases de la rationalité des décisions politiques, ainsi que la liberté de choisir des producteurs et consommateurs sur la question des OGM.
Dans cette optique, la Confédération Européenne de la Production du Maïs (CEPM) a organisé le 9 décembre à Bruxelles, une conférence sur les conséquences de la révision de la Directive OGM pour les agriculteurs et la filière agro-alimentaire. Cet évènement a permis aux 120 personnes présentes - représentants des Institutions européennes, représentants officiels des Etats membres, de la société civile et des journalistes – d’en débattre.
Le principe d’autorisations zonales et les enjeux transfrontaliers de cette révision font craindre des problèmes opérationnels pour les acteurs économiques, et plus particulièrement pour les agriculteurs, qui seront les premières victimes des distorsions de concurrence ainsi créées au sein même de l’Union Européenne.
Il est donc nécessaire d’adopter des lignes directrices claires au sujet des bonnes pratiques de coexistence, afin que les agriculteurs puissent exercer leur activité en toute connaissance, et disposer du choix de faire appel ou non aux OGM. Par ailleurs, dans le contexte des échanges internationaux, et alors que l’Europe s’oppose à la culture des OGM tout en en autorisant l’importation massive, toute pratique de coexistence est par nature rendue impossible sans fixation de certains seuils et en particulier la fixation d’un seuil de présence fortuite pour les semences.
Christophe Terrain, Président de la CEPM a ainsi déclaré : « le compromis politique des Institutions traduit une renationalisation de fait de l’autorisation des OGM, potentiellement dangereuse pour le projet européen et la compétitivité de ses acteurs économiques. »